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vendredi, 26 février 2016

Des mosquées de la métropole lilloise tentées par l'islamisme ?

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Dans un récit autobiographique, le Roubaisien Mohamed Louizi revient sur son parcours de «  Frère musulman  » et ses responsabilités au sein de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq. L’ingénieur de 37  ans y dénonce un islam politique proche de l’islamisme et qui serait instrumentalisé par l’UOIF, l’Union des organisations islamiques de France.

 

– Votre livre est sorti le jour anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo. Pourquoi l’écrire maintenant, alors que vous avez quitté toutes vos responsabilités en 2006 ?

« En fait, je le conçois comme un devoir de citoyen. Cela fait presque dix ans que je mène une réflexion critique vis-à-vis des discours de l’UOIF, via mes deux blogs, Écrire sans censures et sur Mediapart. Je me devais d’aller plus loin dans ma dénonciation publique de l’islamisme. Dernièrement, au sujet du 9e Rassemblement annuel des musulmans du Nord (RAMN), à Lille, j’ai alerté la présidence de la République, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, le préfet du Nord, Martine Aubry… Je l’ai fait aussi pour informer les 95 % de musulmans, en France, qui ignorent qu’ils sont instrumentalisés, que leur foi est confisquée au profit d’un projet politique. J’ai pensé à écrire ce livre dès que j’ai commencé à disparaître des archives de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq. On m’a littéralement coupé la tête. Pendant quatre ans, j’avais participé à écrire le projet culturel de la mosquée… Mais après mon départ, je me devais de témoigner. »

– Vous vous présentez comme un ancien Frère musulman. Comment votre parcours vous a-t-il conduit du Maroc à Villeneuve-d’Ascq ?

« Je suis resté quinze ans chez les Frères musulmans. Je connais l’organisation de l’intérieur. À 13 ans, j’ai rejoint un cercle d’éducation religieuse en faveur des collégiens, le Mouvement de la réforme et du renouveau (MRR), au Maroc. Depuis cet âge-là, j’ai été au service de l’idéologie fondée par Hassan al-Banna. Puis je suis devenu un des responsables locaux du MUR (Mouvement de l’unicité et de la réforme). Arrivé en France pour mes études scientifiques, j’ai été approché par les Frères, sur le campus de Villeneuve-d’Ascq. J’ai été président des Étudiants musulmans de France (section de Lille) et j’ai pris des responsabilités au sein de la Ligue islamique du Nord, émanation de l’UOIF, qui gère notamment les mosquées de Villeneuve-d’Ascq et Lille-Sud. J’ai beaucoup contribué au projet de construction du CIV, le Centre islamique de Villeneuve-d’Ascq. »

– Pourquoi avoir rompu avec les Frères musulmans ?

« J’ai compris les enjeux du projet Tamkine, le projet politique d’islamisation de la société française. Il commence par la construction de mosquées, continue par la formation d’une élite par des écoles musulmanes, puis la diffusion de la pensée islamique dans la société avant la prise de pouvoir. C’est une stratégie non déclarée. C’est de l’islam politique. D’ailleurs, les prêches du vendredi évoquent d’abord la situation de la Palestine, de la Syrie, critiquent la politique de la France, créent une rupture des jeunes Français avec leur pays… Les tensions ont commencé quand, en tant que responsable du département culture de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq, j’ai invité un penseur musulman de la non-violence, Khales Jalabi. Elles se sont exacerbées lorsque je me suis rapproché des catholiques locaux pour le dialogue interreligieux. J’ai démissionné de toutes mes responsabilités en octobre 2006. Aujourd’hui, je me suis tourné vers un islam apolitique, celui des grands-pères, de mon grand-père. »

Source : nord éclair

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