samedi, 05 mars 2016
Migrants : Paris et Berlin veulent montrer leur unité
« La France et l’Allemagne travaillent dans le même esprit et avec la même volonté » face à la crise migratoire, a affirmé François Hollande, vendredi, avant l’important sommet Europe-Turquie du 7 mars.
Front uni. Lors de leur première réunion de travail préparatoire au crucial sommet Union européenne-Turquie qui se tiendra lundi à Bruxelles, François Hollande a assuré vendredi à l’Elysée, aux côtés de la chancelière Angela Merkel, que « la France et l’Allemagne travaillent dans le même esprit et avec la même volonté » face à la crise migratoire.
Le président de la République a aussi assuré que la France que la France respecterait « l'ensemble de ses engagements » auprès de l'Europe, et en particulier celui d’accueillir 30.000 migrants comme elle s’y est engagée auprès de l’Union européenne, et annoncé également que la France aller envoyer « un bateau » au large de la Turquie dans le cadre de la force de l'Otan mise en place en mer Egée pour assurer le contrôle des flux migratoires. « Ensemble, nous sommes convaincus que des solutions unilatérales ne nous aideront pas » car elles « ne mènent pas à une réduction (du chiffre) des réfugiés », a de son côté déclaré la chancelière allemande. En dépit de ces déclarations de solidarité, le grand écart persiste toutefois dans les faits entre Paris et Berlin concernant l’accueil des réfugiés : Angela Merkel se montre aujourd’hui plus pugnace que son partenaire français pour appeler les Européens à ne pas laisser la Grèce « plonger dans le chaos »
Faire face au tangage franco-allemand
Le temps presse. La chancelière allemande et le président français veulent s’entendre pour tenter, dans le court laps de temps avant le crucial sommet de Bruxelles, de convaincre leurs partenaires de s’engager dans une réponse coordonnée à la grave crise migratoire qui enflamme l’Europe -et qui fait tanguer le couple franco-allemand- au lieu de se déchirer. Les restrictions aux frontières récemment décidées en cascade par plusieurs pays des Balkans, ont piégé des milliers de migrants en Grèce, menacée d’une crise humanitaire imminente.
« La visite de la chancelière à Paris vendredi vise à préciser les sujets, faire le point sur là où on en est, et engager la dernière phase durant le week-end pour obtenir le maximum lundi », a-t-on expliqué à Paris, estimant que l’Europe est désormais « engagée dans une course de vitesse pour rattraper le temps perdu ». Pour Paris, « l’idée c’est de montrer que l’engagement de la France et de l’Allemagne permet de donner toutes ses chances » au sommet de lundi. Une démarche qui n’est pas facilitée par les vives critiques de Manuel Valls, le 13 février à Munich, contre la politique migratoire allemande, qui avaient profondément fâché Berlin.
Pousser Ankara à tenir ses engagements
Paris et Berlin veulent notamment pousser la Turquie à tenir ses engagements pour le contrôle de l’accès à son territoire, voie de passage vers la Grèce, la réadmission des migrants irréguliers et la surveillance de ses frontières. La Turquie doit également, selon la France, améliorer ses structures d’accueil en échange des 3 milliards d’euros qui lui ont été alloués par l’UE.
La rencontre intervient deux jours après l’annonce d’une aide européenne inédite de 700 millions d’euros pour soulager les Etats membres en première ligne sur la route des migrants qui veulent rejoindre l’Europe du Nord, en particulier la Grèce. Celle-ci abrite actuellement 23.000 migrants, dont 10.000 bloqués à la frontière macédonienne. Plus de 130.000 migrants ont afflué en Europe depuis début janvier selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), après un million l’an dernier.
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