vendredi, 11 mars 2016
Mister France 2016 : Selim Arik, métrosexuel sans frontières
Le progrès ne connaît désormais plus de limites et, grâce aux avancées sociétales, les hommes seront désormais des gourgandines comme les autres, au même titre que d’autres nénettes sentant fort des aisselles. Ça doit être l’effet David Beckham, ce footballeur métrosexuel, tatoué de haut en bas, devant derrière, coiffé par un toiletteur canin, affublé de fringues dont même un migrant syrien ne voudrait pas, et flanqué d’une dame emblématique, prénommée Victoria, ancienne du groupe Spice Girls, dont les couinements quasi vaginaux ont durablement ravagé le paysage musical anglais des années 90.
Comme toujours, il fallait bien que cela arrive en nos contrées avec l’élection de Selim Arik, le nouveau Mister France.
Le jury était présidé par Clara Morgane, ancienne actrice de ce cinéma à ne voir que d’une main, les deux yeux grand ouverts, histoire de situer l’ambiance, et décerné à l’Espace Cardin, patine vieille France oblige. Qu’on n’aille pas non plus se méprendre, Clara Morgane n’est pas une mauvaise fille, bien au contraire. Au même titre qu’une Brigitte Lahaie, par l’auteur de ces lignes longuement interrogée dans un numéro spécial de National Hebdo (le défunt journal du Front national), sachant que même croquant du pain de fesse cinématographique, cette dame était autrement plus classieuse et érudite que, mettons, une Nathalie Kosciusko-Morizet, pour ne citer que cette donzelle dont le seul talent notoire consiste à être assise dessus.
Dans le registre philosophique de ses augustes devancières, Selim Arik, en revanche, n’a pas démérité. Les Miss France sont pour la paix dans le monde, l’éradication de la famine et du paupérisme dès dix-huit heures passées ? Lui aussi. Contre le racisme, la haine, l’intolérance et le foutu robinet qui fuit dans la salle de bains. Idem et tout pareil, puisque prônant « un message d’unité et de diversité », prêt à « casser les clichés et les a priori ». Mieux : né d’un père marocain et d’une mère française, Selim Arik est natif d’un petit village aujourd’hui dirigé par un édile du Front national. Tweet à l’appui : « Si le maire veut faire une photo avec moi, il n’y a aucun problème. […] Il n’y a pas une France blanche et une France black. Il y a la France. Je suis un candidat à l’image de la France de 2016. »
Ces choses dites, Selim Arik est également boxeur de la catégorie semi-professionnelle, et détenteur d’une médaille de bronze gagnée au championnat de France de 2012. Nous ne pouvons que l’en féliciter. Et déplorer, au passage, que ce « bogoss » à la coupe de douilles des plus surréalistes – façon j’ai couché avec les Boches tout en passant sous la tondeuse à gazon – puisse exciper de sa « culture franco-marocaine pour seul viatique intellectuel.
Eh oui, petit bonhomme, n’est pas le maréchal Lyautey qui veut. Et il n’est pas donné à tout le monde d’être héritier putatif d’un Thami El Glaoui – cherche sur Wikipédia, tu devrais trouver… Parce que ce que l’on voit sur les photos de la presse people, si éloignée de la cause du peuple, c’est que toi, le gamin post-adolescent en question, n’est jamais rien d’autre que le énième avatar de l’humanité de demain, ayant poussé hors-sol, sans attaches. Uber-humain sans racines, nigaud transfrontalier sans cœur ni cervelle. Ni Français et encore moins Marocain. Juste un misérable petit Terrien.
Bonne fête quand même, Selim Arik, si tel est ton nom, en admettant que tu te souviennes de ce qu’il a pu un jour signifier, d’histoire ancienne et de glorieux ancêtres. Joue-la comme Beckham ? Ça ne devrait pas suffire, galopin…
Nicolas Gauthier
16:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
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