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lundi, 21 mars 2016

Abdeslam préparait une nouvelle attaque contre la ville de Bruxelles

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Une féroce bataille juridique s'est engagée hier à Bruxelles autour de la demande de transfèrement de Salah Abdeslam vers Paris. Cette dernière est contestée par son avocat. Le terroriste aurait par ailleurs projeter d'autres attaques en Belgique.

Salah Abdeslam voulait-il frapper Bruxelles ? C'est ce qui est ressorti hier des premières auditions du seul survivant du commando jihadiste à l'origine des attaques de Paris. Hier, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders a en effet révélé qu'après Paris, Salah Abdeslam «était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles».

«Et c'est peut-être la réalité parce que nous avons trouvé beaucoup d'armes, des armes lourdes, au cours des premières investigations et nous avons trouvé un nouveau réseau autour de lui à Bruxelles», a-t-il expliqué sans plus de détail pour l'instant. C'est dans ce contexte que celui qui a agi au nom du groupe état islamique a passé sa deuxième nuit en détention.

Détenu à l'isolement à la prison de haute sécurité de Bruges, Salah Abdeslam est officiellement inculpé de «participation à des assassinats terroristes» et de «participation aux activités d'un groupe terroriste» par la justice belge. Mais la guérilla juridique a déjà débuté avec le défenseur d'Abdeslam : un ténor du barreau belge, le sulfureux Sven Mary (lire encadré).

Hier, l'avocat a déclenché de nouvelles escarmouches contre la justice française qui veut récupérer ce suspect-clef, dernier survivant des attaques du 13 novembre à Paris. Il a ainsi annoncé son intention de porter plainte contre le procureur de Paris, François Molins. Selon lui, Abdeslam a affirmé aux enquêteurs belges durant ses premières auditions qu'il «voulait se faire exploser au Stade de France» le soir des attentats mais qu'il avait finalement fait «machine arrière». «La lecture d'une partie de l'audition de M. Abdeslam en conférence de presse constitue une violation», s'est indigné Sven Mary hier.

«Je ne vois pas pourquoi le procureur de Paris doit, dans le cadre d'une instruction belge, à ce stade-ci, communiquer. Nous ne sommes pas tenus par ce qui se passe en France. Par contre, eux sont tenus par le secret de l'instruction en Belgique», a déploré l'avocat sur la télévision RTBF.

Extradé dans maximum 90 jours

Cette plainte a toutefois peu de chances d'aboutir, les codes de procédure pénale français et belge offrant des dérogations au secret de l'instruction. La prochaine étape de la procédure conduira mercredi Salah Abdeslam devant la Chambre du conseil, une juridiction d'instruction belge, qui statuera sur son maintien en détention. Pour son avocat, Salah Abdeslam «vaut de l'or. Il collabore, il communique». La France réclame son transfèrement à Paris dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. Il pourra aboutir au plus tard dans 90 jours ; 60 jours si l'inculpé ne fait pas appel de cette demande d'extradition. Le procureur français François Molins doit se rendre aujourd'hui à Bruxelles.

Sven Mary, son avocat star du barreau, s'en prend à la France

Il a hérité du doux surnom d'«avocat des crapules». Maître Sven Mary a accepté de défendre Salah Abdeslam et a frappé fort hier. Il a annoncé qu'il portait plainte ce lundi contre le procureur de Paris François Molins pour violation du secret de l'instruction. Il reproche au représentant du Parquet d'avoir révélé les premiers propos tenus par Abdeslam durant sa garde à vue en Belgique. Habitué des coups d'éclats contre le parquet fédéral belge notamment, Sven Mary a été contacté par des proches du terroriste, interpellé vendredi à Bruxelles, pour en assurer sa défense. En acceptant ce nouveau client que certains confrères du barreau auraient trouvé embarrassant, l'avocat confirme une ligne qui lui est propre : la défense de malfaiteurs de grands chemins. Par le passé, il a ainsi assuré pêle-mêle la défense d'un complice de Marc Dutroux, du leader de l'organisation jihadiste belge Sharia4belgium fondée en 201 0 et désormais dissoute. Il s'est aussi rangé aux côtés de trafiquants de drogue d'envergure. Adepte des coups d'éclat, il demande à la Belgique d'arrêter de s'agenouiller devant la France en contestant l'extradition de son nouveau client impliqué dans les attaques de Paris en novembre dernier.

Sa maîtrise de la procédure pénale laisse présager des passes d'armes sérieuses tant avec la justice belge que française. Décrit comme un bon connaisseur du droit belge, il aura peut-être plus de mal à suivre son client sur le terrain du droit pénal français. Alors qu'il défend des jihadistes, son positionnement dérange en Belgique où il a déclaré qu'il ne défendrait jamais un membre de l'extrême droite.

Source : La Depeche

 

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