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lundi, 21 mars 2016

La Slovaquie glisse vers l’extrême droite

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Députés nostalgiques du fascisme, ministres nationalistes, jeunes séduits par le parti néonazi: Bratislava inquiète.

«Les Slovaques voulaient du changement, ils vont l’avoir!» s’enthousiasme Janka, la trentaine, qui s’étonne que l’on puisse qualifier de néonazi Marián Kotleba, fraîchement élu député. Entouré de son frère, et de douze autres députés de son parti, Marián Kotleba qui qualifie la démocratie de «supercherie» et apparaît sanglé dans un uniforme inspiré du régime hitlérien, va faire ses premiers pas dans l’hémicycle à Bratislava, mercredi. Une première dans l’histoire de ce petit pays d’Europe centrale qui assurera à partir du 1er juillet la présidence du Conseil de l’Union européenne.

Janka n’est pas la seule jeune à défendre cet admirateur de l’Etat slovaque clérical fasciste de 1939-1945. 23% des Slovaques âgés de 18 à 25 ans ont en effet voté pour lui il y a deux semaines. «La nouvelle génération a oublié les atrocités commises par les fascistes», veut croire Luboš Blaha, député et président de la Commission des affaires européennes.

Sur les huit partis qui intègrent le Conseil national, deux appartiennent à l’extrême droite: les nationalistes du Parti national slovaque (SNS) et les fascistes du Parti populaire Notre Slovaquie (L’SNS), qui ont recueilli respectivement 9% et 8% des suffrages. Ensemble, ils décrochent 29 sièges sur un total de 150. Les nationalistes se voient en outre confier trois portefeuilles (Défense, Education et Agriculture) au sein du nouveau gouvernement formé par le premier ministre social-démocrate au pouvoir Robert Fico.

Pour Luboš Blaha, cette vague brune est liée à quatre facteurs: «la crise économique, la crise des réfugiés, le problème des Roms et la corruption présumée. La Slovaquie est un pays catholique traditionaliste. De nombreux Slovaques se sentent attirés par l’hyper-conservatisme des fascistes, qui apparaissent aussi comme des candidats antisystème».

Entre 2006 et 2010, l’alliance contre nature avec les nationalistes avait valu au parti de Robert Fico, Smer-SD, d’être exclu du Parti socialiste Européen. Le sera-t-il à nouveau? Possible. D’autant qu’en octobre, Fico a été sommé de se justifier après ses propos musclés contre les réfugiés.

Au lendemain des élections, 2000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale, brandissant des croix gammées barrées. «Nous voulons montrer qu’il y a en Slovaquie des gens qui se lèveront toujours contre le fascisme et pour l’humanisme européen», expliquait Róbert Mihály, l’organisateur du mouvement «Bratislava sans les Nazis». Mais selon un sondage réalisé une semaine après le scrutin, les nationalistes recueilleraient non plus 9% mais 12% des voix, et les fascistes 9,5%, au lieu de 8% des suffrages, preuve que le soutien aux extrémismes se renforce dans la société slovaque. (24 heures)

Source : 24heures.ch

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