lundi, 21 mars 2016
Quand la France officielle fomente la guerre civile
Ce lundi, Journée mondiale pour l’élimination de la discrimination raciale, marque en France le début de la semaine d’action contre le racisme et l’antisémitisme. C’est l’occasion pour le gouvernement – et l’initiative en revient directement à Manuel Valls, si l’on en croit nos confrères du Parisien – de lancer une campagne choc sur ce thème au travers d’une série de six spots. Le principe consiste à plaquer sur les images d’une agression choquante un discours presque anodin sur les juifs, les musulmans ou les Noirs. Le message est limpide : si vous véhiculez au sujet des juifs des clichés tels que ceux qui circulent sur les Auvergnats, vous êtes complice des racailles hyper violentes, et si vous critiquez l’islam, vous êtes une brute raciste digne des heures les plus sombres de notre histoire.
Classique sur le fond, cette campagne apparaît dans sa forme comme éminemment scandaleuse et dangereuse.
Elle est scandaleuse tout d’abord par son deux poids deux mesures ; on s’y attendait, bien sûr, mais les temps changent, les inquiétudes montent et les yeux s’ouvrent. Désormais, en dehors des derniers moutons bêlant les slogans officiels, chacun s’étonne des situations oubliées par cette campagne. Aucun clip mettant en scène l’agression d’un jeune Français de souche par une bande issue de la diversité avec, en fond sonore, un de ces discours anti-français et anti-blancs que l’on profère sans le moindre complexe dans certaines familles et certains quartiers. Pas de clip, non plus, qui reprenne les clichés anticatholiques des journalistes français – pédophilie en tête -, avec en arrière-plan le film de l’agression d’un prêtre ou d’un fidèle par un groupe de redskins ou d’antifas.
Le scandale vient également du fait qu’une nouvelle fois, l’islam est assimilé à une race – qui ne peut effectivement jamais être critiquée en tant que telle – alors qu’il s’agit d’une idéologie, laquelle peut et même doit être critiquée, tout au moins par ceux qui défendent la démocratie. À l’heure où des journalistes de culture musulmane comme la Saoudienne Nadine Al-Budair osent poser à leurs coreligionnaires les questions qui fâchent telles que « Comment réagiraient les musulmans si des terroristes chrétiens se faisaient sauter au milieu d’eux ? », nos propres éminences incitent les musulmans français à se vautrer dans une attitude victimaire, évitant ainsi toute remise en cause et tout questionnement personnel. Ajoutons qu’en encourageant ainsi le sentiment victimaire de certains musulmans, le gouvernement facilite le travail des imams intégristes et des recruteurs djihadistes.
Plus grave encore est l’exploitation qui est faite de la psychologie humaine : assister à l’agression gratuite d’une personne en général, et d’une personne que vous identifiez comme « votre frère » en particulier, provoque immanquablement une profonde révulsion et un désir de vengeance. Lorsque vous diffusez ce genre de clips moralement très violent, vous savez pertinemment que, parmi les centaines de milliers de personnes qui vont le visionner en s’identifiant à la victime, une poignée d’esprits faibles ou prisonniers de leur haine y verront un motif légitime de vengeance et passeront à l’acte, frappant ou même tuant gratuitement, au hasard d’une rencontre ou en préméditant une « ratonnade ». Ceux qui prennent la responsabilité de ce genre de campagne sont des pousse-au-crime. Les futures victimes pourront légitimement porter plainte contre eux pour complicité d’agression.
Mais il y a plus grave encore : si, d’aventure, le nombre d’esprits faibles et dominés par la haine devait se révéler plus important que prévu, les auteurs et les diffuseurs de ce genre de spots pourraient fort bien contribuer – en soufflant ainsi sur les braises – à déclencher un incendie incontrôlable, l’incendie de cette guerre civile qui couve sous la cendre du discours officiel lénifiant.
François Falcon
09:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
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