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jeudi, 24 mars 2016

Jean-Pierre Elkabbach accuse les eurodéputés hostiles au PNR de complicité de terrorisme

Au lendemain des attentats qui ont endeuillé la Belgique, c'est un Jean-Pierre Elkabbach en grande forme qui recevait ce mercredi le premier ministre Manuel Valls sur Europe1 pour faire le point sur la menace terroriste et les solutions pour l'endiguer. Visiblement favorable à l'instauration d'un fichier PNR en Europe, qui permet de ficher les passagers aériens, l'intervieweur historique de la station n'a pas hésité à qualifier les députés européens qui s'y opposent à des "complices du terrorisme".


Attentats à Bruxelles, menaces terroristes sur... par Europe1fr

"Il faut réveiller et secouer toute l'Europe. Je prends deux, trois cas. Vous même, vous réclamez avec insistance que les députés européens adoptent enfin au bout de cinq ans le fichier des passagers européens. Et ce sont la gauche,vous l'avez dit vous-même, les écologistes, les libéraux et l'extrême droite qui n'en veulent pas. Est-ce que de ce fait ils ne se rendent pas complices des terroristes?", accuse le journaliste.

Hésitation de Manuel Valls. "Il faut dire les vérités, renchérit Jean-Pierre Elkabbach. "Non, il faut être responsable surtout", nuance le premier ministre. "Bin eux, qu'ils le soient", n'en démord pas le journaliste.

Comme l'ont rappelé le premier ministre et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ce mardi à l'Assemblée nationale, le gouvernement français presse depuis plusieurs mois le Parlement européen d'autoriser la création de ce fichier PNR afin de mieux contrôler les allées et venues de terroristes potentiels au sein de l'Union européenne. "Il y a bien sûr urgence à adopter le PNR européen. [...] Le Parlement européen a trop tardé à adopter ce texte. Il doit l'examiner et le voter en avril. Il est temps", a répété Manuel Valls. "Enfin", acquiesce Jean-Pierre Elkabbach.

Le PNR, un serpent de mer européen

La directive sur le PNR (Passenger name record) date de 2011. Elle prévoit la création d'un fichier européen des données personnelles des voyageurs aériens - pour les vols depuis ou vers l'Union européenne - qui pourrait être croisé, avant leur entrée sur le territoire européen, avec des bases de données de personnes dangereuses. Le PNR doit notamment permettre d'obtenir des informations sur les départs des ressortissants européens soupçonnés de vouloir rejoindre les mouvements jihadistes en Syrie et en Irak, et informer les Etats de leur retour.

Après des années de tractations, la commission Libertés civiles du Parlement européen a finalement donné son accord à l'adoption du fichier en juillet dernier. Elle l'avait pourtant recalé une première fois en 2013, sous l'influence des parlementaires de la gauche de la gauche et des libéraux. Mais quelques gages ont été apportés comme le fait de ne conserver ces données que quelques mois et de manière masquée.

Après les attentats de Paris de novembre 2015, Bernard Cazeneuve avait annoncé que le PNR serait adopté "avant la fin de l'année". Le vote du texte a pourtant encore été retardé, la gauche européenne, qui redoute un fichage à grande échelle des citoyens européens, ayant empêché son inscription à l'ordre du jour du Parlement début mars pour qu'il puisse être adopté en même temps qu'un autre projet de directive sur la protection des données.

"Ce n'est pas simplement le Parlement européen dans sa majorité qui s'est opposé à ce projet-là. C'est après que la Cour européenne de justice ait dit que ce projet contrevenait à la protection de la vie privée parce qu'il collecte un nombre d'informations personnelles considérables", expliquait dans la matinée l'eurodéputé EELV Yannick Jadot sur France Info, qui conteste l'efficacité de ce fichier dans la lutte contre le terrorisme.

Seul un nombre limité de personnes habilitées devraient avoir accès aux fichiers avec les noms des passagers.

Geoffroy Clavel

Source : Le Huffpost

 

 

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