Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 28 mars 2016

Attentats de Paris et Bruxelles: les pièces du puzzle s'assemblent

603bc8ca-f440-11e5-bd.jpg

Quatre complices présumés ont été placés en garde à vue ce dimanche. Mohamed Abrini, l'ami d'enfance de Salah Abdeslam et impliqué dans la préparation des attaques du 13 novembre, reste introuvable

Le puzzle sur les attentats de Paris et de Bruxelles commence à prendre forme, mais de nombreuses pièces manquent encore. Les perquisitions se multiplient et le nombre des complices présumés arrêtés augmente. Quatre personnes ont été inculpées samedi et quatre autres ont été placées en garde à vue dimanche. Mais la police belge n'est toujours pas parvenue à appréhender Mohamed Abrini, l'ami d'enfance de Salah Abdeslam, impliqué dans la préparation des attentats de Paris.

L'un des hommes placés en détention, identifié comme Fayçal Cheffou par le parquet, est soupçonné d'être l'homme au chapeau filmé mardi à l'aéroport de Zaventem en compagnie des deux kamikazes Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui. Il a été reconnu par le chauffeur du taxi qui a chargé le trio à Schaerbeek et l'a déposé devant le hall d'entrée. Fayçal Cheffou. a été inculpé de «participation aux activités d'un groupe terroriste». La comparaison de son ADN avec les traces retrouvées sur le bagage contenant une énorme charge d'explosif abandonné à l'aéroport et celles laissées dans le véhicule permettront de déterminer son rôle. Si son implication était démontrée, il serait le second exécutant capturé vivant avec Salah Abdeslam, le survivant du commando de Paris.

Les trois autres inculpés, identifiés par le parquet comme Abderamane A, Rabah N. et Aboubakar A., ont été appréhendés vendredi au cours d'opérations policières musclées. Abderamane A. et Rabah N. ont été interpellés à la suite de l'arrestation en France de Reda Kriket, un complice du chef opérationnel des attentats de Paris Abdelhamid Abaaoud, tué le 18 novembre lors de l'assaut contre sa cache à Saint-Denis, dans la banlieue nord de la capitale. Ce dimanche, un Français, soupçonné d'être lié à Reda Kriket, a également été arrêté aux Pays-Bas.

Arrestation en Italie

Fayçal Cheffou (ici en 2014, sur une vidéo où il se présente comme journaliste) a été inculpé et placé en détention par la justice belge. Il est soupçonné d'être l'homme au chapeau filmé mardi à l'aéroport de Zaventem avec les deux kamikazes.

Les enquêteurs belges tentent également de démanteler le réseau de complicités dont les djihadistes ont bénéficié à Bruxelles et dans le reste du pays pour louer des caches, trouver les éléments utilisés pour la fabrication du TATP, le peroxyde d'acétone utilisé pour les ceintures explosives à Paris et les bombes à Bruxelles, et s'armer de fusils d'assaut AK-47.

Un mandat d'arrêt européen a permis à la police italienne d'interpeller un ressortissant algérien, Djamal Edine Ouali, 40 ans, à Salerne, dans le sud de l'Italie. Les autorités italiennes devraient le renvoyer en Belgique. L'homme est considéré comme un membre important d'un réseau de faussaires actif à Bruxelles. Il est soupçonné d'avoir fourni les faux papiers aux noms de Soufiane Kayal et Samir Bouzid, utilisés par Najim Laachraoui et l'Algérien Mohamed Belkaïd, les deux coordinateurs des attentats de Paris.

L'ampleur des actions planifiées à Bruxelles n'a pas encore été déterminée. Certains enquêteurs jugent plausible un projet d'attentat similaire à celui de Paris, avec deux équipes. L'une composée de kamikazes, comme au Stade de France, l'autre chargée d'un raid dans des lieux publics. La mort de l'Algérien Mohamed Belkaïd, tué lors d'une perquisition fortuite de la maison où il se cachait, puis l'arrestation de Salah Abdeslam, auraient mis ce plan en échec, avec pour conséquence de précipiter le passage à l'action des kamikazes. Mais il ne s'agit pour le moment que de présomptions, insistent les enquêteurs cités par les médias belges.

À Bruxelles, le niveau d'alerte a été réduit pour le week-end de Pâques, mais la menace demeure et les passions s'exacerbent. Une marche citoyenne prévue dimanche a été annulée pour des raisons de sécurité et la police a été contrainte d'utiliser des canons à eau pour disperser quelque 450 sympathisants des mouvements d'extrême droite venus manifester.

Christian Lemenestrel

Source : Le Figaro

 

Les commentaires sont fermés.