mardi, 29 mars 2016
Rachida Dati : «La perpétuité réelle transformerait les terroristes en fauves»
Sur la «perpétuité effective» pour les terroristes, Rachida Dati se démarque d'autres représentants de la droite.
L'ancienne Garde des Sceaux estime, dans une interview publiée par le JDD, qu'une «perpétuité réelle» les transformerait en «fauves». La mesure était réclamée par Nathalie Kosciusko-Morizet et Xavier Bertrand, et s'inscrit dans une escalade des propositions sécuritaires de la droite.
En début de semaine, la candidate aux primaires Les Républicains Nathalie Kosciusko-Morizet avait prôné la mise en oeuvre de la perpétuité effective pour les auteurs d'actes terroristes. Une idée à laquelle Manuel Valls n'est pas resté insensible, expliquant dès le lendemain à l'Assemblée qu'il n'avait «aucun problème à examiner» des mesures proposées par la droite si elles sont «efficaces» et respectent «notre Etat de droit» et «nos valeurs». Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a toutefois exclu rapidement une telle initiative.
«Une période de sûreté de trente, voire de quarante ans»
La députée européenne Les Républicains craint qu'une telle application rende les terroristes «ingérables et incontrôlables prêts à tout à l'intérieur de la prison, mais aussi avec un impact à l'extérieur de la prison». «Ceux qui proposent cela méconnaissent notre tradition juridique et judiciaire et, surtout, ne pensent pas au personnel pénitentiaire qui sera véritablement en danger», ajoute-t-elle.
Rappelant le dispositif législatif existant, Rachida Dati estime que pour les auteurs d'actes terroristes, «la solution serait une peine de réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de trente ans, voire de quarante ans, complétée par la rétention de sûreté», qu'elle a instaurée en 2008.
La France est «au degré zéro de la déradicalisation»
Rachida Dati juge par ailleurs que la France est «au degré zéro de la déradicalisation», ajoutant que «toutes les annonces de création de centres de déradicalisation sont un leurre». «On ignore le statut, le lieu, l'objectif de ces centres, et quels seront les acteurs en charge du programme de déradicalisation», souligne-t-elle.
Faut-il mettre en prison ou en rétention tous les fichés S, comme le suggère Laurent Wauquiez (LR) ? «La faille n'est pas le manque d'informations ou de renseignements, c'est le manque d'experts pour les analyser et permettre des interpellations pour éviter le pire», affirme l'ancienne Garde des Sceaux.
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