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jeudi, 31 mars 2016

L'enfermement des "élites" face à l'immigration

Deux informations résument, ce mercredi, la crise identitaire française : la mort de Jean-Pierre Coffe, 78 ans, d’une part, et le coup de gueule de Laurence Rossignol, ministre du droit de femmes, contre les vêtements islamiques, d’autre part. Coffe, promoteur médiatique et gueulard ("C’est de la merde !") de la cuisine et de ses produits, était une sympathique incarnation de l’esprit français, de ses gouailles et de ses libertés. Il maniait intelligemment la truculence et l’impertinence, dans un respect perceptible pour la culture à la fois littéraire et populaire. Le cochon et le vin étaient évidemment les acteurs majeurs de son monde culinaire. Or, face à cet univers encore très gaulois et rabelaisien, survient désormais la culture musulmane qui incite de grandes marques de vêtements (H et M, Uniqlo,  Marks et  Spencer, Dolce et Gabbana, etc) à proposer pour les marchés français et européen, et non plus seulement moyen-oriental, des burkinis (maillots de bain recouvrant le corps de la femme), des hidjabs, des abayas, etc. Cette généralisation de la mode dite "pudique" a fait bondir la ministre du Droit des femmes qui, ce matin sur RMC, a dénoncé ces marques en les accusant d’être "irresponsables" et de faire "d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes".  Rossignol : "Bien entendu, nous observons que ces tenues sont accompagnées dans de nombreux quartiers de phénomènes sur la voie publique (…) Par exemple, on voit de moins en moins de femmes dehors, dans les rues, dans les cafés. On voit de moins en moins de femmes vivre de manière libre dans leur quartier".  Or cette constatation d’une réalité, qui rejoint celle du ministre de la Ville, Patrick Kanner, quand il reconnaît qu’une centaine de cités présente des risques de dérives islamistes, s’arrête à l’infranchissable seuil de l’immigration de peuplement, qui est pourtant la cause de ces bouleversements culturels et identitaires.
 
Dans ces premiers exercices de confrontation au réel auxquels commencent à se prêter des responsables politiques, à gauche comme à droite, les liens ne sont pas faits entre les multiples désordres dont ils s’indignent et l’apparition de la nouvelle contre-société qui en est le plus souvent la source. L’enfermement n’est pas seulement celui du corps des femmes. Il est celui des "élites" prétendument libérées intellectuellement. Il reste en effet impossible à un républicain, et plus encore à un socialiste, de convenir des effets néfastes d’une immigration extra-européenne de masse quand elle aggrave pourtant les ghettos, les ressentiments post-coloniaux, les désirs de revanche, les guérillas urbaines, les guerres intérieures. Il est ahurissant de constater qu’hormis le Front National personne n’ose encore formuler cette évidence d’une urgente baisse des flux, sachant que l’immigration légale fait venir 200.000 personnes par an, sans compter les clandestins, qui majoritairement ne s’intégreront pas davantage que leurs prédécesseurs. Toutes les lamentations entendues sur le sort des femmes des cités, la violence des jeunes désassimilés, le racisme généralisé, la guerre civile qui vient,  resteront autant d’hypocrisies tant que le problème de la réduction très significative de l’immigration de peuplement ne sera pas sereinement posé. Plutôt que de tenter de nier le phénomène en cours du Grand Remplacement démographique, les responsables politiques doivent aller au bout de leur lucidité poussive, en s’alarmant enfin de la fragilité de la nation laissée ouverte aux quatre vents. Il ne s’agit pas pour les Français de se claquemurer, mais de se protéger d’une lente dilution.
 
Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)
 

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