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lundi, 04 avril 2016

Les ELCO : écoles d’intégration ou de désintégration ?

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Selon Le Midi libre, Jean-Pierre Grand, sénateur-maire de Castelnau, vient de dénoncer le dispositif ELCO (enseignement de langue et de culture d’origine), notamment en arabe : il refuse d’y allouer des locaux et des moyens. Un article de Boulevard Voltaire (5 mars 2015) avait déjà mis l’accent sur un rapport du Haut Conseil à l’intégration (HCI) de 2013, jeté dans quelque oubliette du ministère : le HCI soulignait les dérives possibles de ces enseignements, « susceptibles de renforcer les références communautaires », ajoutant que certains cours dispensés dans ce cadre s’apparentaient à des « catéchismes islamiques ». Il préconisait la suppression de ce dispositif. Que croyez-vous qu’il arriva ? Ce fut le HCI qui creva.

Comme le rappelle le maire de Castelnau, à leur création, en 1970, les ELCO s’adressaient à « des enfants d’immigrés de première génération, censés retourner dans leur pays d’origine ». Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisque ces enseignements concernent aussi des enfants qui ne sont pas locuteurs natifs de la langue concernée. Jean-Pierre Grand fantasme-t-il quand il s’interroge sur le « sérieux » et le « contrôle » de cet enseignement, sur ce « regroupement communautaire qui creuse un fossé entre les enfants » ou sur les « heurts jusque-là inconnus » entre écoliers ? Dans la conjoncture actuelle de migration, cette question devient encore plus brûlante.

La rectrice de l’académie de Montpellier précise que la raison d’être de cet enseignement « est de faire en sorte que les enfants issus de familles immigrées ne soient pas déracinés et puissent se projeter dans la culture française en établissant des passerelles avec leur passé ». Le maire juge, de son côté, que ce programme stigmatise au lieu d’intégrer. C’est tout là le problème : l’État doit-il favoriser la double culture ou l’intégration ? Et pour favoriser l’intégration, la meilleure solution est-elle d’entretenir la culture d’origine ?

Qu’on ne s’y méprenne pas : il ne s’agit pas d’interdire, chez les populations issues de l’immigration, toute référence à leur culture. Mais, si des traditions peuvent subsister quand elles ne sont pas contraires à nos valeurs fondamentales, il appartient à l’État de lever les obstacles à l’intégration. D’autant plus qu’il n’exerce pas de véritable contrôle sur les intervenants. Et pas seulement dans l’enseignement primaire ! Des dizaines de milliers d’élèves passent l’option arabe au baccalauréat, alors que seuls quelques milliers suivent des cours en lycée : faut-il en conclure que l’enseignement public est concurrencé par des mosquées ou des associations islamiques ? Et s’en réjouir ?

L’intégration des populations d’origine étrangère n’est pas chose facile – surtout quand nos dirigeants s’accommodent facilement du multiculturalisme. Il paraît que Najat Vallaud-Belkacem estime que les ELCO placent les élèves dans une « logique d’entre-soi » et envisagerait leur transformation en sections internationales. Ce serait une façon de les développer et de les officialiser. Dans le même temps, elle s’attaque à nos racines en anéantissant l’enseignement des langues anciennes au collège.
La France ne doit pas devenir un pays multiculturel : tous les Français, quelle que soit leur origine, sont avant tout des citoyens français qui doivent partager une même culture. Renoncer à cette ambition, c’est participer à la désintégration de la France.

Jean-Michel Léost

Source : Boulevard Voltaire

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