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lundi, 11 avril 2016

Charte Ménard : amalgame et diabolisation

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Suivant l’excellente analyse de Gabriel Robin sur les propositions du maire de Béziers, je souligne à mon tour les contorsions schizoïdes où s’enfonce la pensée interculturaliste dominante à force de vouloir plier la réalité à l’idéologie. Plutôt que d’en considérer l’intérêt, le prêt-à-porter idéologique condamne a priori la charte Ménard au motif de l’amalgame avec le Front national, naturellement amalgamé avec le fascisme. Amalgames en cascade et diabolisation, autant d’imprécations qui, en nous dispensant de lire, nous dispensent aussi de réfléchir.

France, 2004 :


L’imam local d’un important département urbain a demandé à l’inspecteur d’académie de séparer les vestiaires dans les salles de sport car, selon lui, « un circoncis ne peut se déshabiller à côté d’un impur ». Délire islamophobe ? Alors je vous en propose un autre : « Partout, le contrôle moral et la surveillance des hommes sur les femmes tendent à se renforcer et à prendre des proportions obsessionnelles. » Ou encore :« Un grand nombre d’élèves d’origine maghrébine se vivent comme étrangers à la communauté nationale, opposant à tout propos deux catégories : les Français et nou. »

Ces propos, il y en a 34 pages, extraits du rapport Obin de l’inspection générale de l’Éducation nationale en 2004, enquête à partir d’un panel d’écoles élémentaires, collèges et lycées, sur les manifestations et les signes religieux. Seule réponse apportée : surtout ne pas l’ébruiter !

France 2016 :


1.800 Français sont impliqués dans les filières djihadistes. +227 % depuis 2014 ! 25 % de convertis. Plus de 3.000 signalements dont 25 % de mineurs et 36 % de femmes. L’islam radical progresse avec 20 % de convertis en plus chaque année. Le désengagement social et le repli communautaire pointés par Obin s’accentuent. Mais s’y ajoute désormais le besoin d’en découdre, alimenté par la séduction d’une vision eschatologique apocalyptique qui offre enfin une solution existentielle. Le tout porté par Internet. Et dans la quête compliquée de trouver des imams représentatifs, puisque les sunnites n’ont pas de clergé, les plus ouverts répugnent à dénoncer les cas de radicalisation. Sans oublier la taqiya, stratégie chiite de la dissimulation, récupérée aussi par les sunnites. Les dispositifs d’interdiction de sortie du territoire sont peu efficaces, notamment à l’encontre des binationaux qui possèdent deux passeports. Une bonne raison pour la déchéance de nationalité, mais à laquelle n’ont pas pensé ses contempteurs!

Et que faire des djihadistes qui sortiront de prison ? Bref, en douze ans, les choses ont empiré. La laïcité, concept français régulièrement présenté comme solution aux affrontements interreligieux, est considérée par les musulmans comme un outil d’oppression. En dissociant le profane et le sacré, ils lui reprochent de nier le principe globalisant de l’islam, exactement contraire.

Le djihad, par son jusqu’au-boutisme suicidaire, séduit donc, mais pourtant sa violence effarante offre peut-être une occasion. Celle de ramener tout le monde autour de la table, dans un dialogue moins idéalisé, enfin dégagé des affirmations prétendument apaisantes du genre « Il n’y a pas un mais des islams », vieille antienne qui a fait beaucoup de dégâts, bref, de mettre à plat les exigences non négociables en enterrant deux sottises : aux huit à dix millions de Français de culture musulmane, notre conviction irénique de la laïcité dans sa prétention universaliste, aux autres celle de l’interculturalisme. Mais il y faut une volonté, une approche froide et des outils. La Charte Ménard en est un.

Source : Boulevard Voltaire

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