lundi, 11 avril 2016
Nouveau projet d'attentat en France: les terroristes étaient-ils prêts à passer à l'acte?
Après l'arrestation de Mohamed Abrini et l'analyse de certains effets personnels appartenant aux kamikazes de Bruxelles, les enquêteurs estiment que la France était de nouveau visée par les terroristes jihadistes.
La France, cible privilégiée des jihadistes. Après les attentats du 13 novembre, la cellule terroriste de Bruxelles comptait passer une nouvelle fois à l'acte dans l'hexagone. Cette thèse a été confirmée aux enquêteurs belges par Mohamed Abrini, complice présumé de Salah Abdeslam dans la logistique des attaques de Paris, inculpé pour "assassinats terroristes" dimanche. Ces plans auraient, semble-t-il, été contrariés par l'arrestation de Salah Abdeslam le 18 mars, et la diffusion de la photo de Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem. Obligeant alors les terroristes à imaginer une action en urgence à Bruxelles. Le point sur les informations dont disposent les enquêteurs.
> Les terroristes avaient-ils les moyens logistiques de viser la France?
Oui. Lors des attentats de Bruxelles, les kamikazes ont utilisé quatre bombes dissimulées dans des sacs à dos, trois à l'aéroport de Zaventem, une dans la station de métro. Dans l'appartement de Scharbeek, d'où sont partis les terroristes, 15 kilos de TATP, un puissant explosif, ont été découverts, ainsi que des boulons, des câbles, des détonateurs... de quoi fabriquer de nouvelles ceintures explosives.
A cette découverte, s'ajoute celle réalisée dans l'appartement d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise où Reda Kriket avait conduit les enquêteurs français. Si rien ne permet d'établir un lien entre les déclarations de Mohamed Abrini et le projet d'attentat déjoué en France par les services de la Direction générale de la sécurité intérieure, un arsenal glaçant, à base de kalachnikov, pistolets-mitrailleur, glycérine et TATP, avait également été retrouvé.
> La cellule terroriste disposait-elle d'assez d'hommes pour commettre un attentat ?
Oui. S'il est établi que l'attentat du 22 mars à Bruxelles n'a été qu'une attaque préparée dans la précipitation en réaction à l'arrestation de Salah Abdeslam, au mois cinq hommes auraient pu commettre un attentat en France. Lors des attaques en Belgique, Najim Laachraoui et les frères El Bakraoui ont trouvé la mort. Mohamed Abrini, le troisième homme de l'aéroport, et Osama K., suspecté d'être le complice du kamikaze du métro, ont eux été arrêtés vendredi, tout comme trois autres hommes.
> Quelles cibles auraient pu être visées par les terroristes?
Selon les premières déclarations de Mohamed Abrini faites aux enquêteurs, la cellule terroriste avait pour projet de frapper à nouveau la France. Dans l'ordinateur d'Ibrahim El Bakraoui, terroriste de l'aéroport de Zaventem, dans un dossier intitulé "target", il est mentionné comme cible l'association catholique intégriste, proche de l'extrême-droite, Civitas, mais aussi le quartier d'affaires de La Défense.
Autre document permettant d'étayer la thèse d'un nouvel attentat en France: une conversation audio entre Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem, et un contact à l'étranger. Lors de cet échange, le premier explique que la Grande-Bretagne est trop compliquée à frapper, que la Belgique doit rester leur base arrière et qu'il faut donc viser la France. Une période est également avancée, juste avant l'Euro de football en juin prochain, pour faire annuler la compétition.
10:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
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