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lundi, 11 avril 2016

Quimper. Mosquée : les raisons du refus

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Guillaume Menguy, adjoint à l'urbanisme à Quimper, explique les raisons qui ont conduit la Ville à refuser le deuxième permis de construire d'une mosquée, déposé par la communauté turque. « C'est une décision purement juridique, même si on est bien conscient que le contexte politique est difficile », commente-t-il.

Fin mars, la ville de Quimper a refusé, pour la deuxième fois, le permis de construire d'une mosquée, route de Douarnenez, sur l'actuel site de l'association culturelle turque.

Quelles sont les caractéristiques du projet de mosquée ?


La mosquée comprend deux espaces principaux. Au rez-de-chaussée, une salle de 800 m² permettant l'accueil de 280 personnes et, au-dessus, une salle de 890 m² autorisant 790 personnes. Le projet comprend aussi un minaret et des dômes.

Après l'échec d'un premier permis déposé en 2014, la Ville vient de refuser le deuxième projet. Pour quelles raisons ?


Nous avons été coincés par un motif juridique. Le permis ne portait que sur la propriété cultuelle pour la construction de la mosquée sans intégrer l'ensemble des bâtiments du site utilisés par l'association culturelle. Or, ils fonctionnent ensemble. Lors de son examen, le service départemental d'incendie et de secours a relevé une non-conformité de sécurité sur le bâtiment de l'association culturelle, de 1.700 m², par rapport à un permis de construire datant de 2004. Cela s'explique par le fait que l'association a réalisé des travaux au fur et à mesure mais la jurisprudence administrative considère que dans le cadre d'une nouvelle demande, les conformités doivent être purgées.

Vous avez aussi expliqué votre refus par une intégration paysagère insuffisante. Quels sont les éléments d'achoppement ?


Le permis de 2004 est la raison juridique du refus. L'intégration paysagère correspond à une demande de la Ville. Elle fait l'objet d'une discussion avec l'association. Dans le premier projet, le minaret avait une hauteur de 14 mètres. Il a été ramené à 10,40 m dans le deuxième. De même, la mosquée, située en contrebas, a été abaissée pour atteindre une hauteur de 11,80 m. Nous demandons que le minaret arrive à hauteur de la grande coupole, qu'il ne soit pas un élément saillant. De même, nous demandons l'utilisation d'ardoises ou de zinc pour la couverture des dômes et non pas du cuivre. La communauté turque a indiqué qu'elle était prête à faire ces concessions.

Qu'en pensez-vous ?

 
C'est effectivement ce qu'elle indique dans son communiqué. J'en prends acte.

La future Avap (*) qui va intégrer les vallées aura-t-elle une incidence sur le permis de construire ? 

La future Avap va effectivement intégrer les vallées et donc celle de Kermabeuzen. L'Avap doit être votée définitivement en début d'année prochaine. À partir de ce moment, les Bâtiments de France auront à se prononcer. 

 Vous mettez en avant des raisons juridiques. Avez-vous réellement la volonté politique de voir une mosquée à Quimper ?


Nous instruisons ce dossier de manière purement juridique. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas conscients du contexte politique difficile depuis les attentats de Charlie Hebdo, du 13 novembre et de Bruxelles. Il y a eu une manifestation d'opposants au projet et une contre-manifestation. Nous voulons nous extirper de cette dimension politique et nauséabonde. C'est la volonté du maire d'instruire ce dossier - qui est un dossier privé - selon les règles de l'urbanisme et de la sécurité du public. Il ne veut pas en faire un procès politique.

Daniel Le Bigot, votre prédécesseur au poste d'adjoint à l'urbanisme, vous soupçonne de double langage. Que lui répondez-vous ?


Je comprends les interrogations qui naissent autour d'un tel projet. J'espère que Daniel Le Bigot ne cherche pas à polémiquer car il y a déjà assez de tension pour que des élus républicains n'agitent pas un chiffon rouge. Il sait que cela ne se passe pas comme ça. Si la Ville n'avait pas fondé son refus, le permis aurait pu aller devant le juge administratif. Et si la Ville avait rendu un avis non-conforme, le permis serait aussi tombé. Nous aurions l'air ridicules si un juge administratif rejetait un permis de construire délivré par la Ville à une association cultuelle.

En cas de conformité vous signerez donc le troisième permis de construire ? 


Si le projet est conforme aux exigences juridiques et à l'intégration paysagère, on signera le permis.

(*) L'Aire de valorisation de l'architecture et du patrimoine va remplacer l'actuelle ZPPAUIP. L'Avap va être en discussion en même temps que la révision du PLU.

Source : Le télégramme





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