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jeudi, 14 avril 2016

Attentats de Bruxelles : comparution d'Abrini, Krayem et deux autres suspects

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Le palais de justice de Bruxelles (Belgique) était, depuis l'aube, ce jeudi, sous la très haute surveillance des unités spéciales belges. Mohamed Abrini, Osama Krayem, Bilal el Makhoukhi et Hervé B.

comparaissaient depuis 7 heures du matin, à huis clos, devant la chambre du conseil, qui doit décider de leur maintien en détention préventive.

Les quatre hommes, arrêtés vendredi dernier dans différentes communes de Bruxelles, ont été inculpés et placés sous mandat d'arrêt dans le cadre des attentats du 22 mars, à l'aéroport international de Zaventem et à la station de métro Maelbeek. La prolongation de la détention d'Abrini et Krayem fait peu de doute. « Nous n'avons pas demandé sa remise en liberté », a expliqué devant des journalistes l'avocat de Krayem, Me Vincent Lurquin, à l'issue de l'audience à huis clos à la cour d'appel de Bruxelles.

Abrini « ne ferait pas de mal à une mouche ». Mohamed Abrini est également inculpé d'assassinats terroristes et de participation aux activités d'un groupe terroriste dans le dossier des attentats de Paris, compte-tenu de ses nombreux voyages entre la France et la Belgique les 10, 11 et 12 novembre derniers, en compagnie de Salah Abdeslam. Ce Belgo-Marocain de 30 ans a été arrêté le 8 avril square Albert Ier à Anderlecht. Des éléments de preuve et ses propres aveux ont conduit les enquêteurs à déterminer qu'Abrini était « l'homme au chapeau », le troisième homme qui escortait les deux kamikazes – Ibrahim el-Bakraoui et Najim Laachraoui- dans le hall des départs de l'aérogare le 22 mars.

Selon SudPresse, lors de ses auditions, Abrini s'évertue à minimiser son implication en accusant les frères el-Bakraoui, tous deux décédés, de l'avoir « forcé » à monter dans le taxi qui les a conduits à l'aéroport.

Peu après les attentats, le chauffeur de taxi, qui avait « chargé » ces trois clients, donnait une description différente de l'homme au chapeau, volubile, parlant beaucoup, et notamment de la politique internationale américaine. Un comportement surprenant de la part d'un homme qui, selon lui, aurait été dans la voiture contre sa volonté, avec la mission de se faire exploser. Aux enquêteurs, Abrini soutiendrait avoir décidé « à la dernière minute » de ne pas faire exploser sa bombe, préférant la fuite parce que, aurait-il dit, « je ne ferais pas de mal à une mouche ».

Les bombes devaient initialement exploser devant les comptoirs d'enregistrement des vols à destination des États-Unis, d'Israël et de la Russie.

Sous le coup d'un mandat de recherche depuis la mi-novembre, Abrini aurait passé quatre mois ballotté de planque en planque par les frères el-Bakraoui qui le conduisaient en voiture, coiffé d'une perruque. Il a pu être appréhendé le 8 avril dans un square d'Anderlecht. En tout état de cause, il a dormi à Anderlecht du 5 au 8 avril.

Arrêtée le même jour, Assia B., la quarantaine bien avancée et présentant des antécédents psychiatriques, avait été relâchée le 9 avril après une audition approfondie. Elle avait expliqué aux enquêteurs, puis à RTL, sa rencontre avec Abrini dans un bar trois jours plus tôt, le mardi 5 avril. Le terroriste avait prétendu s'être enfermé hors de chez lui sans clef ni téléphone ni papiers d'identité. Il avait juste, d'après elle, « des liasses de billets » et l'avait dépannée de quelques euros pour payer une bière. Moyennant quoi, Abrini avait dormi sur son canapé pendant trois nuits. Assia affirmait ne pas avoir reconnu son hôte, qui devait s'en aller le vendredi.

Krayem piégé par son téléphone. Le Suédois Osama Krayem, aussi connu sous l'identité de Naim Al Hamed, était présent lors de l'attentat commis dans le métro. Des images de surveillance le montrent discutant avec Khalid el-Bakraoui à la station Pétillon. Il était également présent à City 2, le grand centre commercial de Bruxelles, lors de l'achat des sacs qui ont servi à transporter les explosifs. L'enquête a démontré que Krayem était présent dans la voiture louée par Salah Abdeslam lors d'un contrôle à Ulm (Allemagne), le 3 octobre 2015. Les deux hommes roulaient en compagnie d'Amine Choukri, arrêté en même temps qu'Abdeslam à Bruxelles, et d'un autre compagnon, qui n'est pas identifié.

On savait que le lien entre Naim Al Hamed et son vrai nom Osama Krayem avait été établi grâce à un échange, sur Facebook, avec son petit frère qui vit en Suède, et qui est connu pour ses amitiés dans les milieux radicalisés. Il semblerait que la police fédéral ait pu mettre la main sur lui grâce à son téléphone portable. Peu après les attentats, un conducteur de tram de Bruxelles s'était souvenu avoir entendu l'un de ses passagers dire, au téléphone, « il faut préparer trois sacs pour l'attaque ». Grâce à la vidéosurveillance de la rame et en retraçant cet appel, les enquêteurs ont pu « loger » le Suédois à Laeken.

Bilal El Makhoulhi se dit innocent. Il a combattu un an en Syrie et en a rapporté une blessure mal soignée, qui a conduit à son amputation de la jambe gauche. Arrêté vendredi dernier, vers 22 heures, à Laeken, au domicile de ses parents. Son assignation à résidence avec un bracelet électronique s'était achevée un mois plus tôt. En février 2015, il avait été condamné à de la prison pour son rôle dans Sharia4Belgium, une filière de recrutement très active à Anvers, d'aspirants au djihad pour Daech.

Inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste et de complicité d’assassinats terroristes dans le cadre des attentats de Bruxelles, il est soupçonné d'avoir aidé dans leur fuite Abrini et Krayem. Selon certains médias belges, il aurait aussi été chargé par un contact en Syrie, qui pourrait être le chef d'une cellule unique qui a agi à Paris, Saint-Denis et Bruxelles, de récupérer un « colis » avec les explosions, et de le transmettre à un tiers. Mais le parquet fédéral belge n'a rien dit de cette dernière information. Lui clame son innocence.

Hervé B.M. prétend ne connaître personne. Cet homme, de nationalité rwandaise, a été arrêté avec Osama Krayem. Ami d'enfance de Bilal El Makhoukhi, puisqu'ils habitent le même quartier, il aurait offert un hébergement à Krayem, voire à Mohamed Abrini. Il a été inculpé pour complicité d'assassinats terroristes.

Julie Cloris

Source : Le Parisien

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