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jeudi, 14 avril 2016

Les seuils d’immigration gelés temporairement

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Québec se retient de hausser les cibles pour l’instant, mais reviendra à la charge

Même si son gouvernement renonce pour l’heure à hausser de 50 000 à 60 000 le nombre d’immigrants admis annuellement au Québec, le premier ministre Philippe Couillard caresse toujours l’objectif de relever les seuils d’immigration.

« On manque de travailleurs qualifiés, on manque de monde pour occuper les emplois disponibles. Il n’y a pas que l’immigration comme réponse, mais c’est une réponse incontournable. Il faudra progressivement augmenter notre accueil au Québec », a déclaré Philippe Couillard à l’Assemblée nationale en réponse à une question du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), Kathleen Weil, a confirmé qu’elle n’avait pas l’intention de proposer de hausser l’an prochain à 60 000 le nombre d’immigrants reçus. S’amorceront à la fin de l’été des consultations sur les seuils d’immigration que le gouvernement fixera pour les prochaines années

« À court terme, c’est impossible d’imaginer un scénario de ce genre et les gens qui ont mis ça en avant ne comprennent pas l’immigration », a affirmé Kathleen Weil.

Le 9 mars dernier, quand un journaliste lui a demandé s’il avait décidé de hausser le nombre d’immigrants reçus à 60 000, Philippe Couillard avait répondu : « C’est notre proposition. » Le 8 mars, à une question du Devoir sur la politique d’immigration qui présentait les avantages d’augmenter le seuil à 60 000 personnes, le premier ministre affirmait : « On a besoin de le faire. » Au congrès du Parti libéral du Québec de juin 2015, le chef libéral avait annoncé que le Québec accueillerait davantage d’immigrants pour contrer « la réalité implacable » de la réduction de la population active.

Mercredi, à l’Assemblée nationale, Kathleen Weil a semblé croire que jamais son chef n’a abordé la question de la hausse de 50 000 à 60 000 du nombre d’immigrants. « Si j’écoute bien la ministre, on a tous rêvé, et les chroniqueurs qui ont écrit là-dessus ont tous rêvé, a lancé François Legault. Il m’a même accusé de souffler sur les braises de l’intolérance. Ce matin, le premier ministre a l’air de se dessouffler. »

Réforme en attente

La ministre a fait valoir qu’une « période de transition » était nécessaire alors que s’amorce une réforme de l’immigration. Cette réforme passe par la création d’une banque de candidats aptes à occuper rapidement un emploi au Québec et l’abandon des listes d’attente ainsi que de la règle du « premier arrivé, premier servi ».

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a insisté sur l’importance de former la main-d’oeuvre native et de franciser les immigrants. Il a aussi rappelé « le fléau qui s’appelle le chômage, qui, malheureusement, frappe les nouveaux arrivants ».

Philippe Couillard n’a pas manqué d’accuser la CAQ de vouloir forger une « impression d’assiégés » et de présenter « à mots couverts » l’immigration comme une menace.

Robert Dutrisac

Source : Le Devoir

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