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vendredi, 15 avril 2016

Déradicalisation : avec un Coran et un tapis de prière, ça marche ?

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Parents du monde entier, vous n’êtes pas musulmans du tout, vous vous occupez bien de votre petite Camille, meilleure élève de sa classe avec son amie Sarah la musulmane, vous lui donnez tout votre amour, mais en dépit de tous ces facteurs bénéfiques, elle a basculé dans la radicalisation ? Comment faire, à présent, pour l’aider à se sortir des griffes des djihadistes ? Ainsi, sur France 5, le 7 avril, Dounia Bouzar présente-t-elle son livre Ma meilleure amie s’est fait embrigader.

Parce que les statistiques, c’est les statistiques. Les nouveaux djihadistes ayant « tellement affiné leurs techniques de recrutement », dit la pionnière en Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam, créé en 2014, toutes les familles sont concernées. Y compris et surtout celles dans lesquelles on s’y attend le moins. D’ailleurs, même Sarah – « une musulmane vendue », d’après Camille – n’a rien vu venir. Le temps que tout le monde s’aperçoive de l’étrange retranchement de Camille dans son monde intérieur devenu paranoïaque, c’était trop tard : le mal était fait.

Et Dounia Bouzar – qui, soit dit en passant, en février 2016, en protestation de la loi sur la déchéance de nationalité, renonçait finalement à sa mission de déradicalisation auprès du gouvernement – de nous éclairer sur la personnalité du jeune sous emprise islamique. Le radicalisé ne sachant jamais qu’il est radicalisé, il s’avère donc impératif de ne pas chercher à le raisonner. Le radicalisé souffrirait donc d’une pathologie mentale – la folie, par exemple – dont l’anosognosie est l’un des symptômes constamment avérés. Un « déséquilibré », en somme, comme les médias présentent quasi systématiquement l’auteur d’une attaque au couteau. Comment s’y prendre, alors, avec ce type de jeune ? Il faut « lui parler avec le cœur ». Celui-là même qu’il ne ressent déjà plus, puisqu’il a été embrigadé ? Et, par-dessus tout, appréhender la radicalisation comme une désocialisation et non comme une islamisation…

D’ailleurs, la maman de Camille, dans le livre, a une idée de génie : à sa fille rattrapée in extremis sur le chemin du djihad, elle offre… un Coran et un tapis de prière ! « Et ça marche ? », demande, en gros, Anne-Sophie Lapix, un peu sonnée. « Mâme » Bouzar est un peu embêtée. Non, elle « ne pense pas qu’on puisse déradicaliser juste avec le bon islam parce que le jeune pense qu’il détient la vérité ». Bref, l’amour, qu’il vienne des parents ou du Coran, rien n’y fait. C’est gai ! Que reste-t-il, alors, pour éradiquer le mal ?

Les Frères musulmans ? Excellent ! D’accord, « ils ont l’inconvénient de penser que l’islam a inventé beaucoup de choses et ils gèrent les domaines de la vie quotidienne, mais par contre ils incitent les jeunes à se mélanger à des non-croyants », ils vantent nos « valeurs communes », et puis « ils disent qu’une femme doit avoir bac+8 pour être une vraie musulmane ». Si si, « normalement, ils ont énormément évolué », affirme la dame, tout sourire. Sur le plateau, un ange passe… Devinez qui se bouscule au portillon des centres de déradicalisation, d’après Caroline Fourest, récemment ? Vous avez dit islamisation ?

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

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