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mardi, 19 avril 2016

L’affaire Benzema, c’est l’antiracisme dans toute sa splendeur

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Il est des semaines où tout va mal. Les adeptes de la France multiculturelle s’apprêtaient, mercredi dernier, à fêter l’inévitable qualification du Paris Saint-Germain pour les demi-finales de la Champions League. Ils imaginaient déjà des centaines de milliers de Parisiens remonter les Champs-Élysées avec un maillot « Fly Emirates ». Peut-être même les communicants de l’Élysée avaient-ils réfléchi à faire défiler Hollande et Hidalgo revêtus du maillot du Qatar, au milieu d’une foule en liesse majoritairement venue du 9-3… Hélas, les « Parisiens » se sont liquéfiés et, pour la quatrième année consécutive, ils sont éliminés en quart de finales. Caramba, encore raté !

Comme un malheur n’arrive jamais seul, une autre bien mauvaise nouvelle tombait, le lendemain. La Fédération française de football annonçait que Karim Benzema ne serait pas retenu en équipe de France, pour le prochain Euro 2016. Le prétexte évoqué étant la volonté de « préserver le groupe ». Belle hypocrisie qui cachait une autre réalité : 70 % des Français, rejoints par Valls et le ministre des Sports, ne voulaient pas de Benzema dans cette équipe. Ces affreux « racistes » ne supportaient plus l’arrogance du joueur, ses frasques judiciaires et surtout son mépris à peine dissimulé pour le maillot tricolore, l’hymne national et notre pays. Et comme d’autre part, en deux matchs, sans « Karim », l’équipe de France avait marqué sept buts et enthousiasmé le public, imposer dans ce contexte aux supporters un joueur aussi détesté devenait périlleux. Exit Benzema, qui avait pourtant pris comme avocats Jakubowicz et Dupond-Moretti, des pointures de l’antiracisme et du politiquement correct !

Coup terrible pour le journal L’Équipe, qui nous avait fait un numéro spécial sur « celui que le monde entier nous envie ». Frustration énorme pour Cambadélis et Askolovitch qui, les rares fois où Benzema (un but tous les trois matchs, c’est peu) marque en équipe de France, tweetent aussitôt pour rappeler aux Français le prénom du buteur.

Dans un autre registre, le chef du service des sports d’Europe 1, François Clauss, osait : « Ne pas prendre Benzema, c’est céder à une certaine France raciste. C’est envoyer un message très négatif aux quartiers. » Donc, par antiracisme, il faudrait sélectionner un joueur à cause de ses origines. Intéressant…

L’ineffable Guy Roux, entraîneur mythique d’Auxerre durant 40 ans, jouera dans le même registre. « S’il s’appelait Jean-Claude et était né à Brest, on ne parlerait pas autant de cette affaire. Mais son problème est de s’appeler Karim. C’est déplorable, mais c’est ainsi. Aux yeux de certains, il paie ses origines. Il faudra un siècle avant que ce genre de préjugés disparaisse. »

Le même Guy Roux n’avait pas eu un mot, en 1998, quand Aimé Jacquet avait choisi de ne pas retenir, pour préserver le groupe, les deux meilleurs joueurs français de l’époque. Mais eux s’appelaient Éric et David, cela n’intéressait donc pas l’entraîneur d’Auxerre.

Rappelons ce que disait « l’antiraciste » Guy Roux, il y a quelque temps, sur le plateau de Ruquier : « À Auxerre, le centre de formation, c’était 80 % d’Africains, 10 % de Maghrébins et 10 % de Gaulois. » Si on applique ces principes à la société française, cela devrait aller plus vite qu’un siècle pour que « ce genre de préjugés disparaisse »…

Faut-il le rappeler, Benzema est juste mouillé jusqu’au cou dans une affaire de chantage à l’encontre d’un coéquipier de l’équipe de France, Valbuena.

Ces bonnes âmes, qui pleurnichent pour « Karim », oublient juste que, dans cette affaire, la véritable victime est celui qui, déstabilisé par cette affaire, ne sera probablement pas sélectionné pour l’Euro. Cela lui apprendra à s’appeler Mathieu, et d’avoir refusé de céder au chantage des amis de Karim…

L’affaire Benzema, c’est l’antiracisme dans toute sa splendeur !

Pierre Cassen

Source : Boulevard Voltaire

 

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