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vendredi, 22 avril 2016

« Hijab Day », quand islamisation et américanisation vont de pair

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« On aimerait que la majorité silencieuse de Sciences Po soit un peu moins silencieuse car votre école fout la honte à tout le monde », déclarait hier l’artiste Joann Sfar. Oui, Sciences Po Paris a réussi à embarrasser toute la France avec ce « Hijab Day », qui témoignait tout autant du remplacement du Français par un jargon technocratique anglo-américain que de l’islamisation, de moins en moins rampante, de notre pays.

La dénomination « Hijab Day » renvoie immanquablement aux journées « Friday Wear », durant lesquelles shorts et autres tennis colonisent les lieux de travail des Français. Ces journées « Friday Wear » proviennent directement de l’idéologie « festiviste » que moquait Philippe Muray. Vous êtes tenus d’être « cool », « swag », « fun », sans quoi vous seriez frappés d’excommunication par les matons de Panurge de l’empire du bien.

Le mouvement Nuit debout est atteint du même syndrome. Une élite multiculturelle, immaculée et festive s’arroge le droit de se révolter. Mais contre quoi porte cette révolte ? L’homme occidental, un être ontologiquement mauvais. Nous serions tous des oppresseurs en puissance, car fils d’oppresseurs. D’où les multiples ateliers traitant de la « décolonisation des esprits », ou bien encore les discours schizophréniques sur les questions raciales. Cet ensemble baroque, et revanchard, se présente sous les traits festifs d’une jeunesse en « route pour la joie ». Quand on ne regarde pas de trop près, l’image donnée par cette « multitude » est très télégénique. En se rapprochant, on constate qu’elle exclut de son affectio societatis nouvellement formé tout un pan de la population : les Français enracinés, attachés à leur histoire.

Malins, les prosélytes musulmans surfent sur le zeitgeist avec une habileté remarquable. Ils entendent montrer qu’ils peuvent participer à cette nouvelle société, strictement contractuelle. On voit des femmes porter le hijab lors des soirées organisées par Nuit debout, comme on en voit désormais dans les couloirs de Sciences Po Paris. Peu importe, au fond, que ce vêtement religieux ne soit pas un vêtement traditionnel en France. Pour les néo-libéraux, comme pour les post-marxistes, l’histoire n’a jamais existé. L’héritage culturel de nos ancêtres n’est, pour eux, qu’un fardeau pour les contemporains, qui les empêchent tant de commercer que de créer de nouveaux corps politiques.

Les musulmans nouvellement installés s’engouffrent dans la brèche, multipliant les opérations de communication montrant qu’ils entendent faire société. Après les attentats, le blogueur Al-Kanz a ainsi mis au défi les internautes de diffuser des photos de leurs barbes, puis des photos avec le visage voilé… L’objectif étant de dédramatiser la présence islamiste en Europe. De la même façon, le philosophe Frédéric Lordon se travestit en ouvrier, bleu de travail compris, lorsqu’il se rend à Nuit debout.

La magie de la communication n’opère plus. Derrière le festivisme de façade du « Hijab Day » se trouvent deux phénomènes bien réels qui résistent aux élucubrations des idéologues : américanisation et islamisation. L’américanisation est la traduction quotidienne de la perte de sa souveraineté politique par la France. L’islamisation démontre son effondrement intérieur. Notre essence collective menace de s’effacer, remplacée par un néant.

Pour l’instant, les deux phénomènes marchent de concert. Ils n’ont de commun qu’un objectif stratégique : la disparition des ordres anciens.

Gabriel Robin

Source : Boulevard Voltaire

 

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