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jeudi, 28 avril 2016

À Marseille, une synagogue bientôt transformée en mosquée

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Jeanne d’Arc avait bouté les Anglais hors de France, ou presque. Moins de 600 ans plus tard, des musulmans marseillais finiront-ils par bouter les juifs hors du centre-ville, ou presque ? La synagogue Or Thora, dans le centre, justement, est en passe d’être rachetée par l’association islamique Al Badr. L’explication, donnée par Zvi Ammar, président du consistoire israélite de Marseille au journal La Provence : « Ce qui arrive est dû à un transfert des populations. » Rien d’autre ?

Massalia, la capitale provençale fondée par les Grecs, longtemps réputée pour être l’une des villes les plus accueillantes pour ceux appelés jadis Israélites, a bien changé. Depuis dix ans, année après année, les juifs quittent donc son centre, de gré ou de force, du moins l’imagine-t-on, cédant la place à une communauté démographiquement plus vigoureuse. Mais après, lorsqu’il n’y aura plus assez de place pour les musulmans à cet endroit ? Les juifs ayant élu domicile dans les 8e, 9e,10e et jusqu’au 13e arrondissement, où émigreront-ils, cette fois ?

« Un mouvement de population » cependant « naturel », pour Zvi Ammar. Mais un « vivre ensemble » pas si naturel, en tout cas, entre les musulmans, représentant dorénavant près de 30 % de la population, contre seulement 9 % de juifs. Lequel, Zvi Ammar, qui se félicitait du « dynamisme de la communauté juive, qui, en quinze ans, a triplé le nombre de synagogues, quadruplé celui des restaurants cacher et doublé le nombre des écoles juives », quatre mois plus tard, ne semble pas s’émouvoir outre mesure à la perspective de troquer une synagogue contre une mosquée.

Et la mairie, dans cette histoire ? La mairie, celle du secteur dirigée par Sabine Bernasconi, se réjouit et « espère même que ce sera grand » ! Peu de chance, après si enthousiaste déclaration, de voir la mairie préempter. La même élue Les Républicains, l’année dernière, qui promettait de faire recouvrer « son identité de culture, sa vocation patrimoniale et culturelle » au centre-ville…

Tout de même, ce changement de peuple de la cité phocéenne ne présenterait-il pas, de surcroît, quelques liens avec une insécurité de plus en plus manifeste ? Comme la trentaine d’actes antisémites signalés chaque année depuis 2012, date des tueries de Toulouse, commises par Mohammed Merah, par exemple ? On peut tout de même se poser la question.

Car, alors que jusqu’aux années 90, les juifs marseillais pouvaient prendre à leur compte le vieux proverbe yiddish « Heureux comme un juif en France », désormais le fait de porter une kippa dans certains lieux est perçu comme un comportement à risque, comme l’explique Jérôme Fourquet dans son livre L’an prochain à Jérusalem. Kippa que Zvi Ammar recommandait de ne plus porter… On comprend mieux, dans ces conditions, que face à 250.000 Marseillais musulmans dont 10 % de pratiquants sur un total d’environ 855.000 habitants, de plus en plus de Marseillais de confession juive parmi une communauté s’élevant, elle, à 80.000, finissent par fuir. Pire : « ils n’ont plus confiance », confie Tal Sfadj, du CRIF.

Aujourd’hui, le centre-ville. Et demain ? Et quid de tous les autres Marseillais ? Des Français non musulmans ? Vous avez dit Grand Remplacement ?

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

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