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jeudi, 05 mai 2016

Imam de Brest. Une enquête préliminaire ouverte

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Depuis le 21 avril, une enquête préliminaire, confiée à deux services bretons, a été ouverte à l'encontre de Rachid El Jay, plus connu sous le nom de Rachid Abou Houdeyfa, imam de la mosquée Sunna, à Brest.

« Celui-là est français, on ne peut donc pas l'expulser, mais son lieu de prières - je ne veux même pas utiliser ce mot, son lieu de haine - a été fermé. Il est inquiété, il est poursuivi, et il est dans une procédure judiciaire. Nous devons lutter contre ces prêcheurs, ces artisans de la haine, qui induisent la radicalisation ». Les mots sont ceux du Président François Hollande, prononcés sur le plateau de France 2, le 14 avril dernier.

Immédiatement, l'erreur présidentielle provoque une cascade de réactions. Non, la mosquée Sunna, à Brest, n'a jamais été fermée, et non, son imam n'est pas « inquiété » par la justice. Tout au plus, le lieu de culte et son domicile ont donné lieu, en novembre dernier, à une perquisition administrative qui n'avait débouché sur aucune poursuite. Joint par Le Télégramme au lendemain des déclarations de François Hollande, le parquet de Brest confirmait que Rachid El Jay, alias Rachid Abou Houdeyfa, « ne faisait l'objet d'aucune procédure judiciaire » (nos éditions du 16 avril). Mais en haut lieu, il semble urgent de sauver la mise. Les services sont alertés, mobilisés, des notes sont exigées.

Train de vie passé au crible

Hasard du calendrier ? Une semaine plus tard, le 21 avril dernier, une enquête préliminaire a été ouverte, sous l'autorité du parquet de Brest, à l'encontre de Rachid El Jay. Conduite en co-saisine par le Groupement d'intervention régional (Gir) Bretagne, basé à Rennes, et l'antenne de police judiciaire de Brest-Quimper, elle offre un cadre juridique large aux policiers, notamment pour passer au crible tout ce qui a trait au train de vie, aux ressources, à d'éventuelles dissimulations d'actifs ou de fraudes fiscales. Dans la mesure où les propos tenus par Rachid El Jay, concernant la musique ou le statut de la femme, ne tombent pas sous le coup de la loi même s'ils ont provoqué un émoi considérable, c'est bien en scrutant son activité économique (dons pour financer l'école coranique qui devrait ouvrir dans les semaines à venir, revenus de ventes en ligne ou générés par les vidéos postées sur la chaîne YouTube, ou encore son activité de voyagiste) qu'il pourrait être, cette fois, « inquiété par la justice ». Contacté hier, le parquet de Brest a affirmé n'avoir « aucun commentaire » à faire sur le sujet.
 

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