Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 15 mai 2016

Les Hongrois appelés au referendum contre les quotas de réfugiés

migrants-en-marche-2.jpg

Viktor Orbán l’avait annoncé à la fin du mois de février, le parlement l’a approuvé mardi : la population hongroise sera appelée à se prononcer cet automne par referendum sur l’accueil de réfugiés répartis entre les États membres par la Commission européenne.

Le vote a été adopté avec les voix des chrétiens-conservateurs du Fidesz au pouvoir et des députés d’extrême-droite du Jobbik.

Selon les quotas établis par la Commission européenne au mois de septembre dernier, la Hongrie et ses dix millions d’habitants doit offrir l’asile et l’accueil à 1 290 réfugiés en provenance de Syrie.

Mais en matière d’immigration et de droit d’asile, le premier ministre hongrois ne veut rien lâcher face à l’Union européenne. Il considère ce plan de la Commission comme une attaque contre la souveraineté nationale hongroise. « Personne n’a le droit d’imposer aux Hongrois avec qui ils souhaitent vivre et ne pas vivre », assène-t-il.

Le bras de fer est violent avec la Commission européenne. Celle-ci a présenté le 5 mai dernier un projet de réforme du régime d’asile européen commun qui prévoit une amende de 250 000 euros pour chaque demandeur d’asile du mécanisme de répartition refusé par un État.

La note serait salée pour la Hongrie : 1 290 x 250 000 = 322 500 000 euros ! Soit environ 100 milliards de forint. Viktor Orbán a qualifié cette initiative de « coup de poing dans l’estomac ».

Le résultat du referendum – dont on ne connait pas encore la date mais qui devrait se tenir fin septembre/début octobre – n’aura aucune valeur juridique sur la décision de la Commission. Mais Viktor Orbán veut pouvoir brandir la volonté de son peuple face à ses détracteurs. Et c’est aussi un moyen pour lui de maintenir tout en haut de l’agenda politique ce thème qui lui a permis de distancer son concurrent à droite, le Jobbik, l’année dernière.

Le dirigeant hongrois espère que les pays réunis au sein du « Groupe de Visegrád » (la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie) lui emboiteront le pas et ne cèderont pas.

La gauche joue la carte européenne

Les partis de gauche appellent au boycott. Leur stratégie pour contrer le referendum est claire : jouer sur la peur d’une sortie de l’Union européenne. Ainsi Zsuzsanna Szelényi, députée du petit parti « Ensemble », qui a déclaré que le gouvernement cherche à obtenir l’autorisation du peuple de « sortir le pays de l’UE à tout moment ».

La stratégie pourrait se révéler payante, quand bien même la population hongroise est majoritairement hostile à l’accueil de migrants. Car l’Union européenne reste populaire auprès des Hongrois, malgré la rhétorique de leur gouvernement. Les baromètres de popularité menés par Eurostat montrent que les Hongrois ont plus confiance dans les institutions européennes que dans leurs propres institutions.

Source : hulala.org

Les commentaires sont fermés.