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mardi, 24 mai 2016

Les Suisses toujours plus attachés aux Bilatérales

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Selon un sondage, 63% des Suisses sont favorables à une mise en œuvre flexible de l’initiative UDC.

S’ils votaient aujourd’hui, seuls 36% des Suisses soutiendraient l’initiative «Contre l’immigration de masse» (47% contre, 17% d’indécis). Pour mémoire, 50,3% des citoyens l’avaient acceptée en février 2014. Depuis, le vent a tourné, si l’on en croit un sondage de GfS.Bern mandaté par Interpharma.

Cette étude est la troisième du genre. «La majorité en faveur de l’initiative baisse depuis 2014, lentement mais de façon continue», précise Claude Longchamp, de l’institut GfS.Bern. Le chercheur ajoute dans la NZZ am Sonntag, qui publie l’enquête: «Les arguments économiques prennent davantage de poids dans l’évaluation des Bilatérales.» Plus de 80% des sondés s’expriment ainsi pour une collaboration avec l’Union européenne (UE) sur la base des accords actuels. Conséquence, 63% privilégient une application flexible de l’initiative UDC. Seuls 31% soutiendraient une mise en œuvre stricte, qui risquerait de compromettre les Bilatérales. En ce qui concerne l’extension de la libre circulation à la Croatie, 60% la soutiennent. Rappelons que celle-ci a été acceptée au Conseil national, mais que la commission compétente des Etats hésite, alors que son plénum doit se prononcer en juin.

Soutien romand

Ce sondage confirme une tendance mise en évidence à plusieurs reprises. Au début du mois, l’analyse Vox montrait encore que, s’ils devaient choisir entre les accords bilatéraux et la mise en œuvre de l’initiative UDC, deux tiers des Suisses privilégieraient les premiers. Ce soutien est plus marqué côté romand. Et, précise le politologue Pascal Sciarini, il est davantage important chez les sondés les plus âgés et chez ceux qui font confiance au Conseil fédéral.

Le Genevois appelle à la prudence, estimant que l’opposition à l’initiative UDC est certainement surestimée. «Mais les gens ont une perception plus claire des conséquences de ce vote. Ses effets sur les programmes Erasmus et Horizon 2020 ont montré que Bruxelles ne bluffe pas.»

Proposition tessinoise

«Le discours des milieux économiques commence à être entendu», se réjouit pour sa part le conseiller national Laurent Wehrli (PLR/VD). Une application flexible de l’initiative? Le PLR cite le modèle proposé par le Tessin, qui prévoit des mesures spécifiques aux régions et aux secteurs économiques plutôt qu’une mise en œuvre homogène.

Pour son collègue Carlo Sommaruga (PS/GE), le Conseil fédéral peut désormais se montrer plus offensif. Et même retourner devant le peuple avec une solution «qui pourrait en partie effacer le premier vote». Dans l’immédiat, le conseiller aux Etats Filippo Lombardi (PDC/TI) voit dans ce sondage un appel à ce que la Chambre haute ratifie l’accord d’extension de la libre circulation avec la Croatie. Et au-delà? «Il y aura toujours plus d’initiatives difficiles à appliquer de façon littérale. Dans de tels cas, il est du devoir du parlement et du Conseil fédéral de trouver une solution. Ensuite, les initiants peuvent lancer un référendum s’ils ne sont pas satisfaits.»

«Ce que je vois, c’est que le peuple a accepté notre initiative en 2014. Et que les gens expriment toujours plus un besoin de maîtriser l’immigration», réplique Yves Nidegger (UDC/GE). Les relations avec l’UE? «L’UDC y est elle aussi attachée. Mais la question est de savoir si la libre circulation est acceptable ou pas. Quant à la souplesse dans l’application de notre initiative, il en faudra des deux côtés.»

Caroline Zuercher

Source : 24heures.ch

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