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mercredi, 25 mai 2016

Politique de l’Autriche ? Le Système a encore la tête dans le sable

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Une fois de plus, voilà qui n’est pas passé loin du fatal couperet. Avec tout juste 50,3 % des voix, l’écologiste Alexander Van der Bellen sera donc le prochain président autrichien, juste devant – à 31.000 voix près – le populiste du FPÖ, Norbert Hofer.

Après, le rôle d’un président n’est pas le même là-bas qu’ici. En Autriche, le chancelier détient le véritable pouvoir, semblant de IVe République oblige, tandis que le rôle du président, donné pour celui d’un « géant endormi », à en croire le défunt juriste Maurice Duverger, demeure des plus flous. Il n’empêche, ce symbole aurait pu être fort si un autre lapin était sorti du chapeau électoral. Malgré les espoirs des uns et les craintes des autres, le sort des urnes en a décidé autrement, quoique ce même symbole nous dit aussi qu’un parti hors système parvient à faire jeu quasiment égal contre une coalition électorale aux dimensions quasi planétaires.

Un peu comme chez nous, lors des dernières élections régionales, à l’occasion desquelles le Front national n’a perdu que de peu, en PACA comme dans le Nord-Pas-de-Calais, contre pareille alliance, bien souvent contre-nature.

À quelques jours du Rendez-vous de Béziers, visant à faire s’entendre entre elles des droites n’y ayant pas toujours vocation, qu’en conclure ?

Que devant un front de droite – les deux scrutins régionaux plus haut évoqués –, il faudrait aller puiser dans le réservoir électoral de gauche ? À quelques autres milliers de voix près, cela n’a pas fonctionné.

Que devant un autre front, autrichien et de gauche, le même électorat de droite se reporterait de manière quasi automatique sur un candidat dissident ? La martingale ne fut pas plus gagnante. À croire que ce n’est pas plus à gauche qu’à droite que se concluent les alliances, mais tout simplement au cœur du peuple.

Après, il sera toujours licite de se défouler sur les médias dominants qui ne trouvèrent rien à redire quand, de 1983 à 1986, les élus du FPÖ conclurent une alliance gouvernementale avec les sociaux-démocrates du SPÖ, avant d’aujourd’hui pousser des cris de cochons écorchés vifs.

Alors, en finir avec un système de plus en plus sclérosé, auquel plus personne ne croit vraiment et qui ne survit encore que par des réflexes « antifascistes » d’un autre âge, bien sûr. C’est un peu dans le vent de l’Histoire, comme disaient les communistes de naguère. Il est vrai que, partout dans le monde, triomphent les populismes ; en Russie hier, aux USA aujourd’hui, et même en Angleterre entre-temps…

Il en est encore une autre évidence : quand un candidat inattendu fait jeu égal avec le reste de l’échiquier, que le faible emporte quasi match nul contre le fort, c’est toujours le faible qui gagne. Et le fort qui ne recule que pour mieux sauter. Quitte à ces médias dominants de négliger l’affaire et de pratiquer la politique de l’Autriche, juste histoire de sauver leurs plumes. Pour l’instant.

Rendez-vous en 2017…

Nicolas Gauthier

Source : Boulevard Voltaire

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