vendredi, 10 juin 2016
Pro et anti-Brexit s'écharpent sur l'immigration et l'économie
Pro et anti-Brexit se sont à nouveau affrontés jeudi soir lors d'un débat télévisé sur l'immigration et l'économie, thèmes centraux de la campagne. Et ce, à deux semaines du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.
L'ex-maire de Londres et figure de proue du camp pro-Brexit Boris Johnson faisait face à Nicola Sturgeon, Premier ministre écossaise et partisane d'un maintien dans l'UE, sur la chaîne ITV. Ils partageaient la scène avec quatre autres invitées, deux pro-Brexit et deux partisanes du statu quo.
Derrière leur pupitre, les pro-Brexit ont appelé une nouvelle fois les Britanniques à "reprendre le contrôle" de leurs frontières et de leurs institutions. Une formule qu'ils répètent comme un mantra depuis le début de la campagne.
Boris Johnson a notamment accusé l'UE de se transformer en "Etats-Unis d'Europe", privant le Royaume-Uni de sa souveraineté. Ce à quoi Mme Sturgeon a répondu que le Royaume-Uni était indépendant, tout comme la France ou l'Allemagne notamment et que l'objectif de l'UE était de "travailler ensemble pour le bien de tous".
Bug informatique
Mais ce sont surtout deux thèmes qui ont à nouveau alimenté le débat. D'un côté, l'économie qui risque de souffrir selon les pro-UE, de l'autre l'immigration qui risque d'exploser selon les pro-Brexit. Chacun s'accusant de mensonges.
Le débat s'est achevé vers 22h00 locales (23h00 en Suisse), tout juste deux heures avant la clôture à minuit des inscriptions pour le vote du 23 juin.
Malgré les protestations des pro-Brexit, les députés britanniques ont entériné jeudi après-midi l'extension de la période d'inscription pour voter au référendum. Un bug informatique avait empêché des dizaines de milliers de personnes de s'enregistrer mardi soir.
La panne est survenue dans les dernières heures du délai initialement imparti. Près de 250'000 candidats de dernière minute avaient essayé de se connecter mardi soir. Ce qui avait provoqué le crash du site internet mis en place pour s'inscrire.
"Anti-démocratique"
Parmi eux, beaucoup de jeunes, plus enclins que les seniors à préférer un maintien dans l'UE. Sans surprise, cette prolongation a fait bondir la frange la plus virulente des champions du Brexit, à commencer par la campagne non-officielle "Leave.EU", pilotée par le parti europhobe Ukip de Nigel Farage.
"C'est une tentative désespérée de la part de l'establishment d'enregistrer autant de partisans d'un maintien que possible. On cherche à truquer ce référendum", a fulminé son co-président, le millionnaire Arron Banks, évoquant une possible action en justice.
Revoir les règles en cours de route "serait une folie et donnerait une image désastreuse de ce pays", a estimé un autre pro-Brexit, le député conservateur Bernard Jenkin. La ministre de l'Éducation Nicky Morgan a rétorqué aux "théoriciens de la conspiration" que "leur colère ne fait que refléter leurs postures paranoïaques et anti-démocratiques".
"Mensonges"
Dans la journée, deux anciens Premiers ministres, le conservateur John Major et le travailliste Tony Blair, ont, eux, joint leurs forces pour mettre en garde contre l'"erreur historique" que constituerait une sortie de l'UE. Ils ont estimé que cela menacerait le processus de paix en Irlande du Nord et l'unité du Royaume-Uni.
Les sondages montraient eux que les deux camps sont toujours au coude-à-coude. Selon la moyenne établie par le site WhatUKThinks, les partisans d'un maintien dans l'UE devancent, à 51% contre 49%, les défenseurs d'un Brexit.
Ces derniers ont rattrapé une partie de leur retard récemment mais ont perdu jeudi l'un de leurs avocats avec la députée conservateur Sarah Wollaston. L'élue s'est dit écoeurée par les "mensonges" de "Vote Leave" qui clame notamment que la contribution britannique au budget de l'UE est de 350 millions de livres par semaine, une somme qui ne prend en compte ni le rabais obtenu par Margaret Thatcher, ni les subventions reçues par Bruxelles en retour.
Menace
Les pro-Brexit ont également fait face jeudi à une autre accusation: le groupe automobile japonais Toyota a menacé de poursuivre en justice la campagne "Vote Leave" pour avoir utilisé son logo sans permission et donné l'impression qu'il soutenait le camp du Brexit.
08:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
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