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samedi, 18 juin 2016

Bangladesh : la chasse aux terroristes islamistes est ouverte

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OK, on sait. L’actualité aidant, il est un fait que tous les chrétiens sont des gens très bien, alors que tous les musulmans sont des vilains. Pis : ce sont des barbares – le barbare, c’est toujours l’autre : l’Arabe est né fainéant, le musulman est un fourbe programmé. Pas de chance, les Arabes sont minoritaires dans la galaxie musulmane. Peu importe, les clichés ont la vie rude.

Dialogue de sourds. Barbares ils sont, parce qu’ils voilent leurs femmes. Barbares nous sommes, parce que nous les mettons à poil pour vendre des yaourts et des parfums. Heureusement que demeurent des bastions de délicatesse civilisationnelle tels que le Pulse, club homosexuel de Floride, attaqué par un possible gay musulman qui n’était manifestement pas si « proud » de l’être ; gay, pas musulman.

Évidemment, le terrorisme « islamiste », qu’on nomme un jour et l’autre pas… « Nous sommes en guerre » contre ce dernier, paraît-il, à en croire le gommeux de Matignon. Peu importe que l’on torde le cou des mots. En effet, ce vocable recouvre une réalité juridique relevant du droit international. La guerre, ce sont deux États constitués, arborant capitale, uniforme et drapeau. La guerre, c’est une déclaration en bonne et due forme, avec rappel au bercail d’ambassadeurs respectifs. Faire la « guerre contre le terrorisme », voilà qui relève, d’un point de vue sémantique, de la blague de Carambar. Car, pour lutter contre le terrorisme, ce ne sont pas des avions larguant des bombes à l’aveuglette qu’il faut, mais des services de renseignement : Hubert Védrine et Roland Dumas, un peu spécialistes en la matière, ne disent pas autre chose.

Et qui donne, aujourd’hui, l’exemple ? Le Bangladesh, « petit » pays de 168 millions d’habitants, principalement musulmans. Là, ce sont près de douze mille possibles djihadistes qui ont été arrêtés par un pouvoir lui aussi… musulman, mais qui refuse l’intrusion de dingos se revendiquant d’un islam wahhabite, généralement financé par l’Arabie saoudite. Dans un proche registre, il y a plus d’une dizaine d’années, en Indonésie (premier pays musulman du monde), une troupe de théâtre avait eu l’idée incongrue de monter une pièce dans laquelle le Christ n’était que modérément viril et où la Vierge Marie n’était vertueuse que de loin. Les instances chrétiennes du pays (près de 10 % de la population) n’ont même pas eu le temps d’aller se plaindre auprès des autorités islamiques : dès le lendemain de la première, tout ce joli petit monde fut jugé au matin et pendu l’après-midi, éclairagiste et costumière y compris.

Sanction un peu hâtive, certes, mais aux vertus éminemment dissuasives. Alors, à ceux, souvent catholiques, qui annoncent un choc eschatologique entre Occident chrétien (les gentils) et Orient musulman (les méchants), on ne peut que conseiller les journaux ou la fréquentation des bistrots. Car c’est là qu’un proche ami, Maghrébin d’origine et musulman de confession, se lamenta un jour dans mon giron apostolique et romain. C’était en pleine polémique du Piss Christ et du Golgota picnic.

– Nicolas, les Français sont devenus fous. Chez nous, les musulmans, le mec qui insulte le Christ, on lui coupe les couilles…
– Et s’il s’agit de la Vierge Marie ?
– Malédiction ! La mère d’Issa (prénom du Christ chez les musulmans), les couilles, on les lui coupe. Mais il les bouffe après, et les deux, et en les mâchant lentement !

Au même titre que la réaction des autorités du Bangladesh peut paraître des plus viriles, j’avoue avoir trouvé ce cours de théologie de comptoir, certes un brin énervé, pas totalement insensé. Et pour calmer les esprits, prière de se reporter au fameux concert dédié au Bangladesh. C’était en 1971. L’ex-Beatles George Harrison y chantait « My Sweet Lord ». Pauvre Dieu qui, assis sur le rebord du monde, doit voir tout ça de loin, ce jardin terrestre par lui légué, transformé en monceau de turpitudes par les pauvres hommes que nous sommes…

Nicolas Gauthier

Source : Boulevard Voltaire

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