mardi, 21 juin 2016
L’étrange minute d’applaudissement en hommage aux policiers tués
Mercredi 15 juin au soir, les Bleus sont sortis victorieux de la rencontre qui les opposait à l’Albanie, notamment grâce à Dimitri Payet, dont le jeu et la personnalité en font un des piliers de l’équipe française.
Une ombre a cependant terni cette soirée. Il n’est pas question, ici, du bras d’honneur dont Paul Pogba a gratifié nos chers journalistes… Comme on le comprend !
C’est une autre curiosité, dont j’espère ne pas être le seul à être effaré : je fais, bien sûr, allusion à ce drôle d’hommage que le Stade Vélodrome a rendu aux deux policiers tués la veille à Magnanville.
La traditionnelle minute de silence que l’on a coutume de respecter pour rendre hommage aux morts a été remplacée par « une minute solennelle d’applaudissements » (sic). C’est ainsi que 64.000 spectateurs ont tapé des mains pendant soixante secondes en mémoire du couple assassiné. L’esprit brillant dans lequel a germé cette idée est-il le même qui a programmé la « chorégraphie » de Verdun ? Hélas, non.
D’aucuns s’insurgent de ce qu’ils considèrent être une insulte déguisée en hommage. Les lecteurs férus d’Evola et de Muray vouent aux gémonies le « festivisme » de cette mesure, cette désacralisation de la mort et de la solennité.
Pourtant, suite au massacre d’Orlando, c’est bien une minute de silence qui a été respectée dans les fan zones. Après Fukushima, après le crash de l’A320, après la fusillade d’Utøya, c’est encore des minutes de silence qui ont été observées partout dans le monde. La « minute d’applaudissement » est d’usage lorsqu’il s’agit de rendre hommage à une personnalité liée au football : c’est ainsi que, le 25 mars dernier, lors du match France – Pays-Bas, une minute d’applaudissement a été effectuée en mémoire du légendaire Johan Cruyff.
Étrange hommage bruyant quand le recueillement silencieux était de mise… Et si le bruit avait eu pour but de couvrir quelque chose ? Les sifflets, par exemple… Le match se déroulait à Marseille, une des villes les plus criminogènes de France, ville « multiculturelle » aux « quartiers sensibles », ville où la police est souvent prise à partie. Il est probable qu’une minute de silence en mémoire des deux policiers se serait soldée par des huées, voire des slogans anti-français.
N’oublions pas que le pensionnaire de l’Élysée était présent au stade. Siffler des policiers assassinés, en présence du chef de l’État, ça aurait fait tache dans le paysage, surtout au lendemain de la manifestation parisienne lors de laquelle le slogan « Tout le monde déteste la police ! » avait été scandé.
Le « festivisme » est indéniablement présent dans notre société, il en est une des nombreuses pustules gangreneuses. Mais pour le coup, ce n’est pas le « festivisme » mais la lâcheté qu’il faut pointer du doigt. Couvrir les huées par le bruit des mains qui claquent pour ne pas entendre la sombre vérité, voilà une politique de l’autruche caractéristique de nos dirigeants.
Nicolas Kirkitadze
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