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lundi, 18 juillet 2016

L’État : une cellule psychologique géante

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« Nous avons été frappés, en ce 14 juillet, à la fois dans nos valeurs et dans notre chair », dixit, interviewée sur LCI, la secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes.

Ah oui, elle a raison de parler des sacro-saintes « valeurs », cette Juliette Méadel ! Elle était passée où, ce 14 juillet, la liberté, celle de se promener en famille en toute sécurité, sur la promenade des Anglais ? Et à quoi pensaient les amoureux, les bandes de copains ou les parents et leurs bambins après avoir assisté au feu d’artifice, profitant d’une belle soirée d’été, qui en route pour un dernier verre, qui sur le chemin de la maison, à « égalité et fraternité », peut-être ?

Valeurs, valeurs, valeurs : les socialistes qui les incarnent si peu et si mal n’ont que ce mot à la bouche ! Valeurs toujours, du côté du résident de l’Élysée, entre un Valls impavide et une Touraine à l’air illuminé. Les terroristes, nous dit-il sans sourciller, attaqueraient tous « les pays qui ont les libertés comme valeurs essentielles ». Pays de libertés, l’Arabie saoudite, le Bangladesh, le Nigeria, la Turquie et j’en passe, tous également et récemment cibles de l’islamisme ? Ils n’en auront donc jamais marre, ces socialistes, de débiter des inepties aussi grosses qu’eux ?

La secrétaire d’État croit d’ailleurs bon d’ajouter qu’elle aurait aussi été frappée « dans [sa] chair ». Comme les pères et les mères qui ont vu leur enfant se faire écraser par les roues du 19 tonnes ? Même pas honte, madame Méadel, de placer son ressenti sur le même plan que ceux sur qui le ciel est tombé sur la tête, de pratiquer le relativisme, l’un des fléaux du socialisme ? Dix enfants morts, une douzaine toujours en réanimation. Si chacun d’entre nous perçoit avec une immense tristesse la douleur des parents dans leur chair, nous ne la vivons pas. La différence est de taille, vous ne croyez pas ?

Alors, comme il fallait l’entendre, la bonne dame, énumérer durant deux longues minutes et demie à haut débit tous les recours mis par l’État à disposition des familles ! Et, complètement déconnectée de la réalité, avec l’enthousiasme de la secrétaire en chef d’un service de la Sécu, de s’en donner à cœur joie, à grand renfort de CIPAV, de CUMP, de FENVAC et autres INAVEM. C’est quoi, ça, tout ce charabia de technocrate en talons à aiguilles ?

Bonnes gens, soyez rassurés, l’État nounou a tout prévu. Malheureux orphelins, familles éplorées, appelez-les, vous n’êtes pas seuls : 76 âmes pleines de bonté, émanant de plusieurs ministères, vous écouteront avec chaleur et répondront à toutes vos questions. Vous verrez, ça va aller. Ça va déjà mieux. L’État, celui-là même qui a été dans l’incapacité notoire de voir ce qui était pourtant gros comme un camion, transformé en cellule psychologique géante et en standard de renseignement. Vital, hein, quand l’enfer vient juste de vous tomber sur la tête, de connaître « le soutien psychologique auquel je peux avoir droit ». Complètement hors-sol, la Juliette Méadel, même pas en phase avec ses propres émotions. Mais il fallait bien, suite aux attentats de novembre 2015, créer ce nouveau « machin » de secrétariat d’État d’Aide aux victimes, n’est-ce-pas ? Panser les plaies, c’est tout ce qu’il semble rester à un État qui paraît avoir définitivement renoncé à les prévenir.

« Le combat sera long », se dédouane d’ores et déjà François Hollande des morts à venir. Entre la protection du peuple par la prévention d’autres massacres grâce à des mesures idoines enfin dignes de ce nom, et la compassion d’apparat, l’État a choisi. Et demain, à qui le tour, de souffrir dans sa propre chair ? Vous, moi ?

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire



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