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lundi, 18 juillet 2016

Pour Valls, la nature islamiste de la tuerie de Nice ne fait pas de doute

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Dans une interview donnée au Journal du Dimanche, le Premier ministre soutien la thèse islamiste dans l’attentat de Nice et dénonce l’attitude d’une partie de la droite qui a mis en cause le gouvernement.

Manuel Valls n'en doute pas, la tuerie de Nice qui a fait 84 morts jeudi soir, est de nature islamiste. Dans une interview publiée par le Journal du Dimanche, le Premier ministre évoque la radicalisation expresse de son auteur, abattu par la policeau volant d'un camion lancé dans une course meurtrière sur la Promenade des Anglais.

« La revendication (...) de l'Etat islamique, la radicalisation rapide du tueur, viennent confirmer le caractère islamiste de cette attaque. » déclare-t-il au journal. Selon lui, l'attentat s'inscrit dans un des modes opératoires de Daech consistant à encourager le passage à l'acte d'individus inconnus des services de renseignement, puis à approuver a posteriori leurs actions.

« Daech fournit à des individus déséquilibrés un kit idéologique donnant sens à leurs actes. L'enquête devra le démontrer mais c'est sans doute le cas de l'attentat de Nice », explique Manuel Valls. Selon lui « ce sont les cas les plus difficiles à détecter » et à « anticiper ». Dans sa revendication de l'attentat, le groupe Etat islamique (Daech) a présenté son auteur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, tunisien vivant à Nice, comme un de ses « soldats ».

Polémique politique

Le Premier ministre dénonce, par ailleurs, une « dérive démagogique » d'une partie de la droite, qui a mis en cause le gouvernement. Dans les heures qui ont suivi l'attentat, des élus et dirigeants de droite l'ont accusé de n'avoir pas fait le nécessaire pour éviter ce type d'actes, huit mois après ceux du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris.

Selon Bernard Cazeneuve, 64 agents de la police nationale, 42 policiers municipaux et 20 militaires étaient mobilisés pour assurer la sécurité du feu d'artifice du 14-Juillet, à Nice. Des chiffres que conteste l'ex-maire de Nice, Christian Estrosi. La polémique fait rage entre le ministre de l'Intérieur et le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. « Lorsque le ministre de l'Intérieur dit qu'il y avait suffisamment d'effectifs de police, c'est un flagrant délit de mensonge (...) Il dit qu'il y avait 64 policiers nationaux. C'est faux (...) L'enquête le démontrera », a dit ce dernier à iTELE.

Dans les colonnes du JDD, Manuel Valls appelle les élus et dirigeants politiques à la dignité dans cette situation troublée. « Si même ceux qui étaient considérés comme modérés participent à cette dérive démagogique, c'est très grave. Les Français ne l'accepteront pas », ajoute-t-il, faisant allusion à Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Le maire de Bordeaux avait dit d'abord que « si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu ». Il persiste et signe dans une interview accordée au Parisien Dimanche, déclarant : « Je connais la difficulté de la tâche mais le fatalisme n'est pas une politique. Il faut passer à la vitesse supérieure dans ce combat. »

« Tout débat est légitime mais l'attitude qui consiste à mettre en cause l'unité du pays fait le jeu des terroristes », ajoute le Premier ministre, qui évoque un « risque de fracture » et de dislocation de la société française. Il alerte sur le cas de groupes d'extrême-droite qui ont, selon lui, le même intérêt que Daech à chercher l'escalade, et dénonce la tentation de remettre en cause l'état de droit. « La réponse à l'Etat islamique ne peut pas être la 'trumpisation' des esprits », prévient-il en se référant au candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, Donald Trump, habitué des déclarations sans nuances. « Les tentations populistes sont des poisons. » conclut le Premier ministre.

Source : Les Echos

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