mardi, 19 juillet 2016
Après Nice, réorienter nos efforts
Un individu seul a encore frappé, avec une efficacité stupéfiante, en utilisant un simple poids lourd loué quelques jours plus tôt.
La simplicité de la méthode et de l’outil a déjoué facilement les dispositifs mis en place dans le cadre de l’état d’urgence, malgré la guerre déclarée contre le terrorisme.
Lorsque Manuel Walls, le plus pugnace de l’équipe gouvernementale, déclare qu’il va falloir vivre avec le terrorisme, il nous donne l’impression inquiétante de commencer à baisser les bras, comme si tout avait été essayé, en vain.
Or, c’est loin d’être le cas. Pour commencer, adoptons une analyse pragmatique du phénomène : plutôt que de débattre sur les motivations des criminels – discussion légitime et utile, mais pas forcément opératoire -, constatons qu’ils proviennent pour la très grande majorité d’entre eux du milieu des petits ou moyens délinquants qui prospèrent dans nos banlieues.
Ce diagnostic est immédiatement convertible en directive opérationnelle parce qu’il désigne clairement les poches de rébellion –les fameuses zones de non-droit- à traiter pour réduire le nombre de candidats aux attentats-suicides.
Il se trouve, en outre, que la société démocratique peut légitimement sévir contre ces éléments en raison de l’illégalité de leurs activités. Reste aux spécialistes de la sécurité à définir les mesures à prendre pour déstabiliser et pénétrer ce milieu en distendant les solidarités, en vue de le mettre sur la défensive, en déroute, hors d’état de nuire, pour le plus grand soulagement des habitants paisibles de ces mêmes banlieues.
Dans le climat actuel, nul doute que le pouvoir judiciaire sera obligé à un peu plus de réalisme que d’habitude. Et on peut espérer que les responsables étatiques et locaux, habituées à acheter la paix sociale, finiront par revenir sur cette tactique irresponsable par crainte de perdre leurs postes ou leurs mandats.
Qu’on ne vienne donc pas nous dire que tout a été tenté, alors que le milieu des délinquants d’où sont issus nos terroristes continue de prospérer en toute impunité.
Didier Loiseau
13:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
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