mercredi, 20 juillet 2016
Fous d’Allah et « justiciers » du Net, même combat !
Qui était réellement Mohamed Lahouaiej Bouhlel ? Humainement, une scorie. Une punaise. Un minable en mal de reconnaissance. Une petite frappe qui frappait fort sa femme, un malade sexuel qui tirait tout ce qui bouge. Hommes et femmes. Chiens et chats peut-être, ou canards et chèvres comme on le vit dans les Aurès. Pour s’arranger avec une réalité insupportable, on dit que ce type était « fou ». Et peut-être l’était-il. Sûrement même. Et alors ?
Et alors, Daech est une histoire de fous pour les fous. Du substitut de religion pour ignorants. De la m… pour emplir les crânes vides. C’est ce qui rend sa propagande si contagieuse.
On s’interroge : le fou de Nice était-il gavé de ces psychotropes distribués à longueur d’ordonnance par des généralistes ? Se shootait-il aussi avec ces saloperies que la plupart des tueurs de masse, aux États-Unis, avalent comme des bonbons ? Allô, docteur ?
Les chiffres disent que les maladies psychiatriques touchent, en France, une personne sur cinq. Disent aussi qu’en ce domaine, notre pays est terriblement en retard : manque criant de médecins spécialisés, manque de suivi, prisons pleines de malades mentaux, malades lâchés dans la nature et qui ne prennent pas leur traitement…
Si l’on tient que Mohamed Lahouaiej Bouhlel est fou, que penser des 2.000 personnes (peut-être 3.000 à l’heure qu’il est) qui, depuis vendredi, harcèlent au téléphone le restaurant Le Grand Balcon, à Nice ? Sont-ils fous, eux aussi ?
C’est une jeune fille qui a posté vendredi dernier un message sur Facebook, disant que cet établissement leur avait refusé, à elle et ses amies, la possibilité de se mettre à l’abri. Message partagé 160.000 fois lundi matin. Autoroute pour le lynchage numérique : insultes, menaces de mort… « collabo », « on va brûler ton restaurant », etc.
La gérante, en larmes, terrorisée, explique : « Jeudi soir, j’ai fait ce qu’il fallait faire. J’ai mis 200 personnes à l’abri dans le restaurant. Le RAID est venu et nous a ordonné de fermer nos portes, de ne laisser rentrer personne, de ne laisser sortir personne. » Y compris un Anglais en pleine crise de panique et qui l’a menacée parce qu’il voulait s’enfuir par les toits. « J’avais la sécurité de mes clients et de mon personnel à assurer », dit-elle. Elle a donc obéi aux consignes de la police.
La jeune femme qui a lancé ce message devenu permis de tuer a, depuis, fermé son compte. Celui du restaurant est heureusement devenu inaccessible aux « justiciers » d’Internet.
Je repose la question : sont-ils fous, tous ces apôtres de la bonne conscience qui pratiquent l’assassinat virtuel, planqués derrières leurs claviers ? Rien que des braves gens, assurément, qui au nom de l’amour et de la compassion pour les victimes veulent tuer, débusquer les traîtres, purifier par le feu ?
C’est la merveille du numérique qui fait qu’en toute impunité, on peut terroriser partout son semblable. Et c’est ainsi qu’au nom du bien et du juste, on fabrique à la chaîne quantités de petits Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
Marie Delarue
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