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mercredi, 20 juillet 2016

En Belgique, des ministres avaient présenté leur démission !

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La démission, en politique, est un exercice forcément rare : un tel acte relève tantôt de la divergence idéologique avec le gouvernement dont on fait partie, chose plutôt improbable à l’heure des grandes convergences, tantôt de l’aveu d’échec, affaire plutôt désobligeante quand on s’accroche au pouvoir comme une bernique à son rocher. Rare ne veut pourtant pas dire improbable ! Parfois, la Belgique peut donner le bon exemple.
 
Il est dans ce pays un parti qui, à l’aube des années 2000, pesait moins de 5 % des voix et qui, désormais, fait la pluie et le beau temps, du haut de ses 30 %, au point de bouleverser (un peu) les mentalités : cette formation, la N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie), est un mélange de nationalisme flamand, de conservatisme, de libéralisme économique et d’obsession de la bonne gestion.
 
Après son succès électoral de 2014, le parti a formé un gouvernement de centre droit, sans, donc, les socialistes qui avaient occupé le pouvoir sans discontinuer depuis 1988. Dans un grand classique, la N-VA fut rapidement taxée de tous les maux et la Belgique allait connaître des années dignes des fameuses heures les plus sombres de l’Histoire.
 
Et d’heures sombres, la Belgique y eut bel et bien droit. Mais ce n’était pas le nazisme qui était de retour, contrairement à ce que nous avaient fait croire les socialistes, mais bien le fascisme dans sa couleur verte. Le 22 mars, des terroristes mettaient Bruxelles à feu et à sang, quelques mois après que d’autres surgeons du terrorisme issus du territoire belge eurent commis leurs méfaits à Paris.
 
Le ministre N-VA de l’Intérieur Jan Jambon (prononcez I-am-bonne), que l’on ne peut, de bonne foi, tenir pour responsable, après deux ans seulement de pouvoir, et après avoir hérité du laxisme de ses prédécesseurs, avait présenté sa démission. Son homologue à la Justice, Koen Geens (CD&V, parti démocrate-chrétien flamand) fit de même.
 
Les deux hommes entendirent ainsi assumer pleinement leurs responsabilités politiques, quant aux informations transmises par la Turquie sur l’expulsion d’Ibrahim El Bakraoui, futur kamikaze, notamment. Le Premier ministre Charles Michel (MR, parti réformateur-libéral francophone) refusa la démission de ses deux ministres. Jan Jambon a finalement décidé de poursuivre son travail « en situation de guerre ». Koen Geens fit de même.
 
En France, la perspective d’une démission semble inenvisageable. Sur le banc des accusés, Bernard Cazeneuve a refusé de quitter ses fonctions, accusant l’opposition de « tendre la main à la division » ou la taxant d’« indécence ». Au sujet de Marine Le Pen, « c’est précisément parce qu’elle me le demande que je ne le ferai pas ».
 
Assurément, le ministre de l’Intérieur français, avec 250 morts au compteur en un an et demi, et surtout plusieurs décennies de laxisme qu’il doit assumer, parce que son parti en était, a atteint le comble de l’indécence. Mais l’indécence devient, avec le pouvoir actuel, la nouvelle marque de fabrique de la politique.

Gregory Vanden Bruel
 

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