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jeudi, 28 juillet 2016

Terrorisme islamique : pourquoi une église catholique ?

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Plus qu’un drame, celui de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray est une catastrophe allant au-delà des mots que nous, pauvres journalistes, sommes censés coucher chaque jour sur le clavier. Un prêtre, Jacques Hamel, plus qu’octogénaire, mis à genoux avant d’être égorgé par un musulman : nous voilà au-delà de l’imaginable.

Bien sûr, tout le monde s’indigne, et pas à mauvais titre, pour une fois ; car à son corps défendant, cet homme de Dieu aura au moins réussi à incarner une véritable union nationale. Inutile donc, de revenir davantage sur cette cascade de pleurs, et citons juste celle de l’un de ses plus proches amis, Mohammed Karabila, imam de Saint-Étienne-du-Rouvray : « Je suis effaré par le décès de mon ami. »

Après, pourquoi une église et à un prêtre, tabou ultime, même chez les musulmans les plus frénétiques ? Tentons de raisonner, malgré la légitime émotion et le compréhensible ressentiment. Wassim Nasr, journaliste de France 24 : « La logique de l’État islamique concernant les attentats en France, c’est celle de la loi du talion. Mais selon les textes de l’islam, les moines et les prêtres ne doivent pas être tués. L’État islamique a déjà revendiqué l’attaque de Saint-Étienne-du-Rouvray, mais il va probablement publier prochainement une justification à cette acte. Laquelle ? Je l’ignore, mais ils trouveront. »

De son côté, Jean-Pierre Filiu, auteur du remarquable Les Arabes, leur destin et le nôtre, assure : « L’objectif fondamental de l’État islamique est de déclencher une spirale de violence intercommunautaire en France comme dans les pays voisins, en suscitant, par des provocations terroristes, des représailles aveugles contre les populations musulmanes. »

Encore plus concis, Alain Chouet, ancien ponte de la DGSE : « L’État islamique veut s’en prendre aux chrétiens ! » Au fait, pourquoi ces derniers ?

Et c’est là où la politique politicienne, celle des Occidentaux, comme celle des stratèges de l’État islamique, retrouve le traditionnel cynisme qui est le sien. Massacrer la rédaction de Charlie Hebdo ? Malgré le sursaut émotionnel de façade, nombreux furent ceux que le carnage laissa indifférents – tous des gauchistes dégénérés. Idem pour la tuerie de l’Hyper Cacher parisien – des juifs, tous plus ou moins riches d’un argent mal acquis. En revanche, une église… Voilà un symbole qui touche au plus profond de l’âme française, que ce soit chez ceux qui croient ou ne croient pas.

Le service de communication de l’État islamique maîtrise parfaitement les codes occidentaux en général, et ceux d’Hollywood en particulier. À ce propos, cher ami lecteur, avez-vous remarqué ce simple petit détail : quand, au cinéma, le Diable tente son retour sur Terre (trilogie de La Malédiction initiée par Richard Donner, L’Exorciste de William Friedkin ou la remarquable Fin des temps de Peter Hyams, sans compter un invraisemblable paquet de nanars, dont le magnifique Holocauste 2000 d’Alberto De Martino), qui s’y colle pour bouter l’affreux hors de chez nous ? Un imam ? Un rabbin ? Un pasteur ? Non, un prêtre catholique, apostolique et romain.

Voyons dans cette sorte d’exclusivité eschatologique une forme d’hommage du vice à la vertu ou, à défaut, un petit signe du Malin qui, s’il se vautre généralement dans ses funestes projets, ne se trompe que rarement d’ennemi.

Ces quelques lignes, écrites sous le coup du chagrin, ne résoudront évidemment pas grand-chose. Il n’empêche qu’il n’est pas illégitime d’espérer que le père Jacques Hamel ne soit pas mort pour rien, nous enfants d’un Dieu pour lequel certains n’en finissent plus de s’entretuer. Quelle triste ironie.

Nicolas Gauthier

Source : Boulevard Voltaire



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