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mardi, 09 août 2016

Pas de piscine pour les mécréants

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La polémique sur « la privatisation » d’un parc aquatique interdit aux hommes et soumis à des exigences vestimentaires dictées par la religion concernant les femmes illustre parfaitement l’ignorance de nos politiques face au communautarisme. La droite et le FN condamnent, tout en avouant une certaine impuissance.

La gauche, notamment, Patrick Mennucci et Samia Ghali, dénoncent une polémique inutile, Patrick Mennucci concluant même à la légalité du bain habillé et de la privatisation d’un lieu. Quand on pense que Patrick Mennucci est député et donc législateur, cela prête à sourire.

Cette initiative de l’association Smile13 pour Plan de Campagne n’est pas isolée, l’association AHSA, en partenariat avec soeursdemarseille.forumactif.biz, organisant le même type de baignade à Aubagne en précisant que « c’est exclusivement pour les femmes musulmanes pudiques », « bikini interdit ».

Tout d’abord, il convient de préciser que ces deux initiatives ne sont en aucune façon des « privatisations » telles que des enterrements de vie de garçon, par exemple. En effet, il s’agit de la location d’un espace privé par des associations qui proposent au public, contre rémunération, la fourniture d’un bien ou d’un service, en l’espèce l’accès à un espace aquatique.

Nous sommes donc parfaitement dans le cadre des articles 225-1 et 225-2 du Code pénal, qui punissent « les comportements discriminatoires, notamment en refusant la fourniture d’un bien ou d’un service, en entravant l’exercice d’une activité économique quelconque ou bien de subordonner la fourniture d’un bien ou d’un service à une condition fondée sur des éléments discriminatoires, en l’espèce le sexe et la religion ».

Ces associations écartent toutes deux les garçons de plus de 10 ans et subordonnent l’accès à cette prestation, pour l’une, aux femmes couvertes de la poitrine jusqu’au genoux et respectant la « awra » (NDA : pudeur), pour l’autre, aux femmes musulmanes pudiques, qui respectent la « awra », couvertes de la poitrine jusqu’au genoux, avec interdiction du bikini.

La condamnation en date du 25 avril 2016 d’un épicier pour discrimination par le tribunal correctionnel de Bordeaux en raison d’horaires d’ouverture différenciés à raison du sexe des clients est étrangement similaire à cette affaire. Dans les deux cas, le sexe et la religion sont intimement liés.

En effet, la discrimination des garçons de plus de 10 ans repose sur la volonté de ne pas exposer d’hommes pubères à la vue des participantes.

De même, la discriminations des femmes qui ne sont pas couvertes des genoux à la poitrine, les invitant à respecter la « awra », ou bien même en subordonnant l’accès aux seules femmes musulmanes et en proscrivant le bikini repose sur des motifs religieux, en l’espèce l’obligation qui est faite aux participants d’être croyantes ou bien de respecter des prescriptions religieuses ou interprétées comme telles par les organisateurs.

Me Richard Daudanne

Source : Boulevard Voltaire



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