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mardi, 16 août 2016

Les ORP comme premier rempart pour contrer l’arrivée de travailleurs étrangers

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Le centre droit s’accorde sur la préférence nationale. Qui du PS ou de l’UDC comme troisième allié?

Depuis des mois, gouvernement et parlement se creusent la tête pour trouver une solution pour appliquer l’initiative «Contre l’immigration de masse» sans pour autant faire capoter la libre circulation des personnes. Selon le SonntagsBlick, un premier pas aurait été franchi. Trois semaines avant la séance de la Commission des institutions politiques du National, PDC et PLR auraient trouvé un compromis en lien avec la préférence nationale.

Cette solution ne porte que sur une forme légère de la priorité des travailleurs indigènes: l’annonce des postes vacants aux offices régionaux de placement (ORP). Pendant deux semaines, l’offre serait uniquement visible pour les personnes inscrites dans un office. «L’ORP est la meilleure plaque tournante en matière d’emploi», explique Kurt Fluri (PLR/SO).

Que les deux partis du centre s’entendent sur ce point n’est pas très surprenant. Très tôt, la préférence nationale a été mise en avant par le PLR. Elle fait également partie du modèle de clause régionale développée par le professeur et ancien secrétaire d’Etat Michael Ambühl, modèle défendu par les cantons et dont le PDC s’est fait le porte-parole.

Ne pas heurter l’Union européenne

Cette solution offre aussi l’avantage d’être suffisamment floue pour ne pas heurter l’Union européenne. D’ailleurs, Genève possède un instrument comparable sans que Bruxelles ait décidé d’intervenir. Comme elle n’attaque pas frontalement l’accord sur la libre circulation, elle pourrait également échapper au couperet du Tribunal fédéral qui estime qu’un traité international doit primer sur une règle interne. Toutefois, PLR et PDC ne forment pas de majorité au parlement, ils doivent donc chercher un troisième allié.

Du côté UDC, l’accueil n’est pas trop enthousiaste. «Depuis l’acceptation de notre initiative, l’économie ne fait pas vraiment d’effort pour embaucher des travailleurs indigènes, réagit Michaël Buffat (UDC/VD). A première vue, cette proposition n’est pas suffisante. Il faudrait au moins un élément contraignant.» De l’autre côté de l’échiquier politique, le PS est prêt à entrer en matière. «Réserver un certain temps les annonces aux ORP, c’est une proposition qui peut être compatible avec l’accord sur la libre circulation», constate Cédric Wermuth (PS/AG).

Loin des contingents demandés par le texte

Le PS sera-t-il l’allié qui manque au centre pour mettre en œuvre de façon souple l’initiative? Rien n’est moins sûr. Cette mesure ne saurait s’imposer comme unique réponse. On est très loin des contingents demandés par le texte. Quant aux autres pistes, comme les quotas ou la clause régionale, une majorité est loin d’être acquise.

Reste l’espoir de trouver une issue grâce aux entretiens avec l’UE. Johann Schneider-Ammann rencontrera le 19 septembre, en pleine session, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Zurich. Le délai pour mettre en œuvre l’initiative «Contre l’immigration de masse» est fixé au 17 février 2017. (24 heures)

Florent Quiquerez

Source : 24heures.ch

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