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vendredi, 19 août 2016

À quand un maire interdisant voiles et djellabas dans sa ville ?

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C’est David Lisnard, maire LR de Cannes, qui, le premier, le 28 juillet dernier, a osé prendre un arrêté municipal interdisant le burkini sur les plages de sa ville. Les arguments mis en avant paraissent fort pertinents.

Une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques de troubles à l’ordre public (attroupements, échauffourées, etc.).

Le CCIF et la LDH ayant décidé de faire appel contre cet arrêté, jugé discriminatoire, le tribunal administratif a rendu son verdict dans des termes très clairs :

Dans le contexte d’état d’urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois […], le port d’une tenue vestimentaire distinctive, autre que celle d’une tenue habituelle de bain, peut en effet être interprétée comme n’étant pas, dans ce contexte, qu’un simple signe de religiosité.

Après le maire de Cannes, le 28 juillet, le maire de Villeneuve-Loubet a pris un arrêté semblable, le 5 août dernier, et celui de Sisco, petite ville de Corse où des musulmans ont agressé à coups de couteau et de hachoir de jeunes Corses, suite à un différend sur le burkini, encore, s’apprête à faire de même.

Si on peut se réjouir, après l’annulation de la journée burkini de Plan de Campagne, près de Marseille, que des élus – fort peu nombreux – prennent leurs responsabilités, on ne peut que constater que, comme en 1989 sur l’affaire du voile islamique dans l’école de Creil, ils sont abandonnés par l’État. C’est au gouvernement, au lieu de laisser les maires se débrouiller localement, de légiférer, et d’interdire cette tenue, sur toutes les plages de France. Comme cela s’est fait pour le voile à l’école, en 2004, et pour la burqa dans l’espace public, en 2009.

Mais à lire de près l’arrêté du maire de Cannes, et la réponse du tribunal administratif, on ne peut que s’interroger : pourquoi le seul burkini, et pas le voile islamique et la djellaba ? En quoi les caractéristiques de ce que nous appelons des uniformes de l’islam sont-elles différentes de celles du burkini ? En quoi, en période de guerre, le voile, qui agresse les combats féministes, et renvoie un message raciste et sexiste – la voilée ne pourra appartenir qu’à un musulman, et l’homme serait incapable de contrôler ses pulsions –, est-il tolérable en France ? En quoi les djellabas, qui sont l’uniforme des salafistes, devraient-elles être acceptées ?

Ces tenues ne renvoient-elles pas, elles aussi, après les attentats de Nice, du Bataclan et de Charlie, autre chose qu’une simple fantaisie vestimentaire ? Ne sont-elles pas des marquages de l’espace public, qui expriment très clairement un message hostile à la France, à ses valeurs, à sa culture, à sa laïcité et à sa civilisation ? Ne marquent-elles pas, de la part de celles et ceux qui les portent, un refus d’assimilation, d’intégration, et un message clair : « Nous sommes musulmans avant d’être français. »

N’incitent-elles pas, elles aussi, à des troubles à l’ordre public ? Alors, à défaut, là encore, d’un gouvernement qui prenne ses responsabilités, à quand le premier maire qui osera émettre un arrêté interdisant, au nom de la sécurité publique, tout uniforme de l’islam sur sa commune ?

Il y a un précédent historique : en 1905, dans un contexte tendu, le maire du Kremlin-Bicêtre, Eugène Thomas, avait interdit la soutane dans sa ville.

111 ans plus tard, il attend un courageux successeur, sachant que dans la France de 2016, il n’y a plus de soutanes mais beaucoup de voiles et de djellabas…


Pierre Cassen
 

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