vendredi, 19 août 2016
De quoi le burkini est-il le signe ?
Dans cette pseudo-histoire de maillot de bain qu’est le burkini, le Premier ministre Manuel Valls a décidé de se mouiller. Soutenant les maires qui en ont interdit le port sur leurs plages, il a déclaré :
Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme.
Manuel Valls a tort et raison à la fois. Tort quand il évacue l’effet de mode, raison quand il pointe le désir de modifier la société française dans ce qui fonde depuis des siècles sa culture profonde.
Pour la petite histoire, le burkini est bel et bien une mode récente dont la création, en 2004, reviendrait à une dénommée Aheda Zanetti, Australienne d’origine libanaise. C’est Le Monde qui rapporte ses propos :
J’ai fait des recherches et je n’ai pas trouvé de tenues convenables pour les femmes sportives et pudiques.
Elle crée donc cette combinaison, « le “hijood”, contraction de “hijab” et “hood” (capuche, en anglais), un survêtement adapté à la “pudeur” religieuse ».
On a envie de lui répondre bullshit, mensonge et fumisterie. Qu’est-ce que cette notion de « pudeur religieuse » ? Qu’est-ce qu’elle cache, que dit-elle au juste ?
Deux choses essentiellement :
1) Que l’image de la femme doit être totalement abolie.
2) Que tout regard que porte un homme sur une femme est impur et porteur de souillure.
Sous le voile intégral, et par extension dans sa combinaison de plage, la femme n’a de montrable qu’un visage, parfois seulement le regard, et parfois rien du tout. Pas de formes visibles, pas de chevelure, pas un carré de peau pour prendre l’air et le soleil. Elle est hors identité, non identifiable. L’islam interdit la représentation, l’image : la femme est non représentative et non représentée.
Enfin, comme chacun peut le constater – il faut bien écouter à ce sujet les professeurs des écoles –, les mâles dans l’islam sont éduqués à régner sans partage dès le berceau. Couvés par des mères qui les traitent comme des dieux, les petits garçons peuvent tout faire quand leurs sœurs ne sont que des bonniches à leur service. La culture phallocratique, dans ce qu’elle a de plus stérile, est entretenue par les femmes au nom du respect de « la place » dévolue à chacun, et ses contraintes emballées dans un fumeux concept de « pudeur ».
Ce monde-là n’est pas le nôtre. Ce n’est pas notre histoire, pas notre culture. Nous sommes les héritiers de la Grèce et de Rome qui magnifiaient le corps des femmes ; le Moyen Âge chrétien a sculpté les Vierge à l’Enfant, la Renaissance a peint la gorge des courtisanes, le Grand Siècle les a rendues éblouissantes, et même s’il a fallu deux siècles pour qu’elles accèdent à l’égalité des droits, elles ont toujours tenu le devant de la scène.
Le danger est que nous prenons tout cela pour acquis. Or, rien n’est acquis face à une culture d’importation d’autant plus prosélyte qu’elle est régressive. C’est notre tolérance qui nous rend vulnérables. Là-dessus, Manuel Valls a raison : le burkini traduit un véritable « projet politique, de contre-société »»
Alors, pour nos filles et nos petites-filles, et surtout pour toutes ces fillettes qui sont nées ici et qu’on entend faire vivre comme là-bas, refusons cette guerre des signes qu’on nous impose.
Marie Delarue
09:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
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