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mercredi, 24 août 2016

L’islam à la croisée des chemins

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Les deux différences fondamentales, qui opposent l’islam au christianisme et rendent difficile l’intégration de la religion musulmane dans les démocraties libérales nées au sein d’un monde chrétien, sont donc d’une part l’absence de distinction entre la politique et la religion, la cité et la communauté des croyants, et d’autre part la forme du prosélytisme qui a, dès l’origine, eu recours à la force pour l’islam alors que les chrétiens n’y ont fait appel que dans certaines circonstances, préférant la conversion par la parole. […]

Il s’ensuit que sous des formes différentes, l’islam poursuit son combat, impose ses principes et sa domination. La carte du monde est éclairante : du sud des Philippines à l’Afrique de l’Ouest, toutes les zones frontières entre régions musulmanes et non musulmanes (chinoise, hindouiste, bouddhiste, animiste, chrétienne, juive) connaissent des troubles, la violence ou des rébellions. Du Pakistan à la Libye en passant par le Yémen, l’Irak et la Syrie, la guerre et les attentats frappent d’abord les musulmans eux-mêmes. Peu de pays échappent aux troubles. Certains ont rétabli la charia, un droit totalement incompatible avec celui des démocraties occidentales.

Enfin, en Europe, l’immigration musulmane crée des difficultés spécifiques qui vont de revendications outrancières au terrorisme en passant par des provocations en vue de faire croître présence, visibilité et pouvoir. Que beaucoup de « musulmans » non pratiquants ou bien intégrés soient étrangers à ces problèmes est évident. Mais les éléments les plus dynamiques de l’islam sont repassés à l’offensive avec la complicité des démocraties occidentales par ignorance, bêtise ou intérêt. Même si beaucoup de musulmans n’aspirent qu’à vivre tranquillement en pratiquant ou non, un mouvement est enclenché qui se nourrit des frustrations sociales lorsqu’elles deviennent des revendications identitaires. Parce que l’islam est une religion différente, beaucoup d’immigrés musulmans ont tendance à constituer une communauté séparée et parfois hostile. Les « Algériens » sifflant « La Marseillaise » en France, les Turcs avec « leur » drapeau, par milliers en Allemagne, montrent un refus de s’intégrer à la nation qui les accueille. […]

Sur le plan strictement religieux, les frictions se multiplient là où des obligations confessionnelles souvent accentuées se heurtent à la façon de vivre des habitants de nos pays.

Ce problème revêt deux aspects. C’est d’abord un débat biaisé par une sorte de perversité intellectuelle qui consiste à utiliser le libéralisme pour délimiter un espace où les valeurs libérales seront exclues. La controverse sur le voile est typique : comment empêcher les femmes de se couvrir puisqu’elles disent le faire librement ? […]

L’autre face plus pernicieuse de la question porte sur l’égalité : notre société a mauvaise conscience de discriminer les musulmans alors que le sens de son histoire tend à promouvoir l’égalité. L’ennui, c’est que l’islam est fondé sur la discrimination, entre les croyants et les infidèles, « citoyens » de seconde zone là où règne la charia, entre les hommes et les femmes, auxquelles le paradis est peu accueillant. La civilisation occidentale actuelle est prise dans un véritable piège qui consiste à devoir tolérer, au nom de ses propres valeurs, des idées et des mœurs qu’elle réprouve.

La France doit sortir de ce piège en limitant la présence d’une communauté musulmane importante en son sein, en exigeant de ses représentants une absence de tout lien avec une puissance ou une organisation étrangères, en restreignant étroitement le culte à son exercice en l’absence de tout enseignement et de tout prosélytisme. Une société ne peut aider au développement de ce qui va la tuer. Cet effort est considérable pour un pays qui a tendance à confondre progrès et décadence. D’une certaine manière, la présence de l’islam pourrait contribuer à un sursaut vital nécessaire.

Christian Vanneste

Source : Boulevard Voltaire



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