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lundi, 29 août 2016

Et si nous prenions exemple sur le Qatar ?

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En plein débat sur le burkini, il eût été judicieux que les médias français se remémorent la campagne de communication lancée au Qatar en 2013 à destination des touristes et des expatriés. Cela aurait éclairé les discussions en France sur le bon sens qui prévaut depuis toujours en matière de savoir-vivre dès lors que l’on quitte son pays. Et qui se résume par la célèbre formule d’Ambroise de Milan, fabuleux adage et conseil de haute valeur : à Rome, fais comme les Romains ; si tu es ailleurs, vis comme on y vit ! Il s’appuyait, dit-on, sur la correspondance de saint Augustin lors de son séjour à Rome et qui, disait-il, s’était fait aux usages.

Cette campagne de communication initiée par la Qatarie Najla Al Mahmoud, une association de femmes, invitait instamment les non-Qataris a respecter les usages, les mœurs et la culture du pays. Quoi de plus légitime ? C’est exactement ce qu’attendent les Péruviens, les Lapons, les Chinois et peu ou prou tous les peuples du monde quand ils accueillent des étrangers ayant d’autres mœurs. Les Français – disons de souche, pour reprendre une expression homologuée naguère par François Hollande – souhaiteraient, je suppose, qu’on leur accorde les mêmes droits que ceux que l’on applaudit partout ailleurs.

Mais, par je ne sais quelle loi supérieure, ces mêmes Français (qui constituent encore pour quelques années le socle du peuple vivant sur ce territoire) devraient accepter sans broncher que tout un chacun puisse y venir et y demeurer en donnant force de loi à des us et coutumes venus d’ailleurs.

Le site Internet oumma.com, qui donnait en France l’information de cette campagne de communication, se réjouissait à l’époque (là encore légitimement) de cette initiative : « La Qatarie Najla al Mahmoud espère en effet éveiller les consciences occidentales en les appelant à déambuler dans les rues moins dévêtues, tout en relayant le fort mécontentement général qui envahit la population à la vue de ces accoutrements jugés offensants en terres musulmanes. »

Or, il se trouve qu’une majorité de Français ne souhaitent pas, de toute évidence, côtoyer à la plage des femmes en burkini. À la limite, on se contrefout des raisons, bonnes ou mauvaises. Même si, par exemple, ils ont bien compris qu’il s’agit d’une énième revendication communautaire. C’est leur droit. Point. Comme c’est le droit des femmes qataries de s’indigner à la vue d’une mini-jupe ou d’un couple d’amoureux s’embrassant langoureusement.

Les deux Qataries qui ont travaillé à cette campagne, outre qu’elles exhortent, selon umma.com, « tous les étrangers, hommes et femmes, à opter pour des tenues décentes, notamment en veillant à dissimuler les épaules et les genoux », rappellent d’une sentence définitive : « Que vous le vouliez ou non, ces pays ont leur propre culture qui doit être respectée et protégée par leurs propres peuples. »

Comme elles ont raison ! C’est admirable de simplicité et de lucidité. C’est beau !

L’injustice scandaleuse est qu’il nous est interdit à nous, Français non musulmans, d’avoir raison comme elles. D’avoir raison avec elles.

Arnaud Besnard

Boulevard Voltaire

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