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samedi, 10 septembre 2016

Algérie : 3 ans de prison pour un chrétien accusé d’avoir offensé le Prophète

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Condamné en première instance, le 7 août 2016, à cinq années de prison, Slimane Bouhafs – détenu, depuis lors, à la prison de Bel Air (province de Sétif) – a vu, en appel, sa peine réduite à trois ans.

Quel était le délit ?

Arrêté le 31 juillet à Bouslam (commune de Sétif) par la gendarmerie qui a saisi son ordinateur, les motifs de sa mise sous les verrous sont : « Avoir offensé le Prophète et dénigré le dogme ou les préceptes de l’islam. »

Sur sa page Facebook, suivie par 1.718 abonnés, il avait partagé, en date du 18 juin, une lettre ouverte adressée au secrétaire général des Nations unies dénonçant « l’islamisation de la société algérienne et la répression d’État contre les ahmadis et les chrétiens ».

Bouhafs avait également publié un poème intitulé « Un million d’amazighs pour dire non à l’islam et à son colonialisme ».

Le procureur l’accuse d’avoir également partagé « quatre versets coraniques déformés et des photos offensantes pour le Prophète Mohamed, le représentant en terroriste, ainsi que des articles dénigrant la religion islamique en la qualifiant de religion d’intolérance et de haine ».

Slimane Bouhafs est un Kabyle, origine persécutée depuis des siècles par les Arabes (le langage « amazigh » n’est autorisé, en Algérie, que depuis quelques mois seulement), et il s’était converti au christianisme en 1999. Deux raisons évidentes pour qu’il soit mis au ban de la société algérienne.

Il a déclaré que le juge ne l’avait informé ni de son droit à être défendu par un avocat, ni de son droit à demander le report du procès afin de préparer sa défense.

Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation Human Rights Watch, a demandé aux autorités algériennes la libération immédiate de Bouhafs et souligné que les procureurs algériens devaient cesser de poursuivre les citoyens uniquement pour avoir exprimé pacifiquement des opinions religieuses, politiques ou autres : « Les tribunaux algériens n’ont pas le droit de juger les convictions religieuses et les opinions des gens. »

Et elle ajoute : « L’Algérie devrait réviser de toute urgence son Code pénal pour cesser de sanctionner pénalement la libre expression. »

Manuel Gomez

Source : Boulevard Voltaire



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