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samedi, 10 septembre 2016

En France, on pourra bientôt porter le burkini mais plus le short !

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On se souvient de cette jeune Rémoise de 21 ans, agressée par cinq jeunes femmes dans un jardin public parce qu’elle bronzait en maillot de bain. C’était en juillet 2015 et l’affaire avait fait grand bruit, avant d’être minimisée par ses différents acteurs. Le maire de Reims s’était même fendu d’un appel au calme en précisant que cette agression n’avait, finalement, « pas d’aspect religieux ».

Plus récemment — en juin dernier —, mais moins médiatisé, une jeune étudiante de 18 ans, à Toulon, avait été violemment invectivée dans un bus par cinq autres jeunes filles de son âge parce qu’elle portait… un short. Une tenue vestimentaire jugée irrespectueuse. Insultée, menacée, suivie dans la rue, on lui avait même craché dessus.

Dimanche dernier, c’est une sortie familiale à vélo qui a mal tourné. À Toulon, encore une fois. Deux couples, un ami et trois enfants passent à proximité de la cité des Œillets, dans les quartiers est de Toulon, lorsqu’ils sont apostrophés par une dizaine de personnes. La raison de cette prise à partie ? Les deux femmes portent des shorts… Les insultes fusent, ce qui n’est pas du goût des hommes qui les accompagnent. Ils réagissent, demandent qu’on les respecte… et sont passés à tabac !

Le plus grièvement blessé s’est vu prescrire 30 jours d’ITT. Et deux hommes ont été déférés ce mardi après-midi devant le parquet de Toulon.

Drôle de France, où l’on voudrait autoriser le burkini, mais qui refuserait aux femmes de porter des shorts. On a entendu, cet été, s’exprimer certaines craintes au sujet de l’apartheid de fait qui pourrait bien voir le jour sur nos plages. Certaines réservées au burkini, d’autres au bikini… Mais l’on voit bien, avec ces récents faits divers, qu’il n’y a aucune raison de se cantonner aux plages. C’est tout l’espace public qui sera bientôt concerné.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, a expliqué ce mercredi qu’elle avait sa propre « identité politique », s’inscrivant en opposition de Manuel Valls. « Pour [le Premier ministre], l’essor de l’islam radical est le combat central. Pour moi, la société française est d’abord minée par le repli identitaire, le ressentiment à l’égard des musulmans », ajoute-t-elle.

Bon, on est rassuré : quand madame Vallaud-Belkacem aura perdu son maroquin en mai prochain, gageons qu’elle trouvera rapidement un poste chez SOS Racisme ou au CCIF…

Et on comprend mieux, du coup, l’atone réaction de la ministre, il y a quelques mois, sur Canal+, lorsqu’elle était confrontée au président de BarakaCity, « un organisme de “musulmans fondamentalistes” qui font de fréquents voyages en Syrie », selon une note de la préfecture de l’Essonne, et qui avait refusé de condamner les attentats commis au nom de l’État islamique :

« Je crois que c’est une association qui porte une façon de voir les choses qui n’est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met aussi mal à l’aise, honnêtement, et donc je n’ajouterai rien. »

Honnêtement, c’est dénoncer le « ressentiment à l’égard des musulmans » quand des terroristes qui se réclament de l’islam ont fait plus de 230 victimes sur notre sol en moins de 18 mois qui, moi, me met mal à l’aise… Sans parler de ce « repli identitaire » que la ministre regrette probablement de la part des « Français de souche » en faisant semblant de ne pas comprendre que le véritable « repli identitaire » — ou faut-il dire « communautaire » ? — réside plus sûrement dans l’essor continu du voile et du burkini, chaque jour dans l’espace public français…

Décidément, madame Vallaud-Belkacem, « je ne souscris pas à votre façon de voir les choses et cela me met très mal à l’aise », surtout venant d’un ministre de la République…

Emmanuelle Duverger

Boulevard Voltaire

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