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mardi, 13 septembre 2016

La guerre en France : les forces en présence

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D’un côté les « djihadistes ». Leur but de guerre est l’établissement de la loi islamique par les armes, dans une vision ordalique de la religion musulmane, telle qu’elle existe depuis les premières années du règne de leur chef militaire et religieux Mahomet. On peut estimer leur nombre à 20.000 hommes, disposant d’armes légères. C’est le chiffre que l’on obtient en additionnant anciens combattants de l’étranger, détenus radicalisés et fichés S. Depuis des années, cet ennemi monte en puissance. Aujourd’hui, il commence un déploiement (prépositionnement de charges explosives, etc.). À titre de comparaison, l’ALN du début de la guerre d’Algérie comptait moins de 20.000 hommes. À la fin de la guerre, son effectif était estimé à 90.000 combattants encadrés, armés et formés. La population ciblée par le FLN était de 8 millions de personnes. L’équivalent des populations que travaille aujourd’hui la propagande du djihad en France.

De l’autre la France. Son but de guerre est, à ce jour, inconnu. On lutte contre « le terrorisme ».

En somme, on fait la guerre à la guerre. Côté français, nous ne prendrons pas en balance les forces de l’ordre (police, gendarmerie) pour deux raisons de bon sens.

 

– Premièrement, les théâtres libyens, syriens et irakiens ont démontré leur faible impact opérationnel. Cette réalité est connue depuis la guerre d’Algérie. Ces forces sont débordées au premier engagement majeur (le triptyque attentats-émeutes-insurrection). Ce sont des forces légères, travaillant en petits éléments autonomes et décentralisés, répondant essentiellement à une menace localisée de droit commun, de très basse intensité, et qui ne sont pas qualifiées pour des déploiements importants : faible équipement de dotation, exercices limités, incapacité à manœuvrer, absence de planification opérationnelle, difficultés de coordination entre services. Leurs missions habituelles s’opèrent en boucle courte, en mode réactif, sous l’autorité d’un pouvoir civil de proximité, qu’il soit élu, préfet ou judiciaire, et non d’un chef militaire avec une chaîne de commandement.

– Deuxièmement, dans une guerre insurrectionnelle, la justice, l’ordre public, la police administrative doivent absolument assurer la continuité de l’État dans les zones pacifiées, sous peine d’une accélération de la dynamique insurrectionnelle.

Reste donc les armées. On conviendra que, sur le territoire national, la marine et l’aviation ne sont que d’une utilité marginale. Reste l’armée de terre, qui compte aujourd’hui 112.860 soldats (10.000 hommes de moins qu’il y a 5 ans), dont 7.000 déployés sur le territoire national. La pratique de la guerre insurrectionnelle veut que les forces de police secondent les militaires. En France, actuellement, c’est l’inverse : les militaires sont les supplétifs et la France engage dans des missions de police municipale des combattants dont les spécialités sont précieuses : fantassins d’élite, parachutistes, unités de montagne, tankistes, démineurs, artilleurs, spécialistes du renseignement, de la topographie, des transmissions, de la maintenance ou de la logistique. Pour gagner la guerre d’Algérie, il a fallu déployer 500.000 hommes pendant 8 ans, avec la mort de 50.000 soldats français, et un service militaire à 27 mois.

Voici la réalité de cette guerre qui ne veut pas dire son nom : sur le territoire national, le rapport de force est défavorable (7.000 militaires contre 20.000 djihadistes) et l’ennemi a l’initiative depuis le début de janvier 2015. La montée en puissance de nos forces militaires n’est pas au rythme de celle de la menace, freinée par un aveuglement du politique, des querelles administratives et une anémie des finances. Aucune action d’envergure n’a été menée pour détruire cet ennemi sur le territoire, alors que toutes les attaques proviennent de bases sur le territoire. Depuis 18 mois, nous n’avons pas l’initiative, nous subissons.

Maxime de La Devèze

Boulevard Voltaire

 

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