Contrairement à la France, la Belgique finance les lieux de cultes des six religions reconnus officillement. L’islam l’a été dans les années 1970, après l’arrivée de travailleurs immigrés originaire du Maroc et de la Tunisie.
jeudi, 15 septembre 2016
En Belgique, l’état finance les cultes reconnus dont l’islam
► En Belgique
La Constitution belge établit le principe du financement public de six cultes reconnus, dont l’Islam. Sa reconnaissance, en 1974, fait suite à l’arrivée massive de travailleurs immigrés musulmans en vertu des accords de main-d’œuvre passés en 1964 avec le Maroc et la Turquie. Pour autant le dispositif de son financement fut long à se mettre en place. Le premier « Exécutif des Musulmans de Belgique », en 1994, a été considéré en 1999 comme l’unique représentation de la communauté musulmane. La prise en charge du traitement des imams par l’État fédéral a débuté en 2006.
Selon Jean-François Husson, chercheur associé à l’université de Liège plus de 70 imams sont actuellement rémunérés par l’État belge. Les Provinces en Flandre et en Wallonie et la région bruxelloise financent l’entretien et le fonctionnement de 82 « mosquées reconnues » parmi les quelque 300 recensées sur le territoire. « Toutes les mosquées ne souhaitent pas la reconnaissance de l’État, qui implique aussi la tutelle des pouvoirs publics, avec un droit de regard sur les comptes et les budgets », explique le chercheur.
Dans certains cas, le financement de la mosquée est assuré par les fidèles ; dans d’autres, des États étrangers apportent leur soutien, notamment l’Arabie saoudite, à laquelle le roi Baudouin avait confié dès les années 1960 la gestion – sur la base d’un bail emphytéotique dans un bâtiment propriété de l’État belge – de la mosquée du Cinquantenaire. Devenue la Grande Mosquée de Bruxelles, elle abrite le Centre islamique et culturel de Bruxelles, lié à la Ligue islamique mondiale. Perçue comme un centre de diffusion de la pensée wahhabite, cette mosquée est influente par son offre d’activités cultuelles et culturelles, mais pas « reconnue ».
L’État finance également les conseillers islamiques des prisons et les professeurs de religion islamique des écoles publiques. Bruxelles compte en outre quatre écoles « libres confessionnelles islamiques » financées par des associations musulmanes. Un décret du 3 février 2016 de la Fédération Wallonie-Bruxelles interdit le financement d’écoles par des fonds issus d’un État hors de l’UE.
► En France
« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Sauf en Alsace-Moselle, la loi de 1905 interdit à l’État comme aux collectivités locales de financer la construction d’un lieu de culte ou le salaire d’un ministre du culte. Les pouvoirs publics ont toutefois contribué à l’édification de mosquées en octroyant des baux emphytéotiques et en finançant leur partie « culturelle » (bibliothèque, salle de cours, etc).
Et, propriétaires de la plupart des églises de France, ils financent leur entretien et leur restauration. Quant aux imams, la plupart sont tout juste défrayés par leur communauté. Quelques dizaines sont payées directement par l’Algérie, le Maroc ou la Turquie.
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