Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 20 octobre 2016

Farouk Ben Abbes, fiché S, touche le RSA. Pas Margot, qui a perdu sa fille à Nice…

 

 




Les assurances prémunissent désormais de tout, y compris de l’impéritie de l’État. Et les primes sont en train de s’envoler : ben tiens, l’évaluation du risque est maximale !

Sur chaque contrat d’assurance de bien (auto, habitation) est prélevée une taxe visant à financer le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI). Créé après les attentats de 1986, il gère 1,4 milliard d’euros et emploie 300 personnes. Une vraie entreprise. Qui dit que ce gouvernement ne génère pas d’emploi ? 

En janvier dernier, cette « taxe terrorisme » a augmenté de 30 % (de 3,50 € à 4,50 €). Elle pourrait passer à 6,50 €. Après les derniers « événements », la cagnotte est en passe de s’épuiser.

Jugé « opaque », « inique » par nombre de victimes – « Pourquoi une mère qui a perdu son enfant reçoit-elle 35.000 € et une autre 45.000 € ? » s’étonne, ainsi, un avocat dans Le Figaro -, le fonds pourrait être « réformé », comme l’a suggéré François Hollande, avec notamment l’intervention d’un juge pour valider les décisions.
Une « réforme » suffira-t-elle à faire taire la gronde ? Peu probable. Car le sentiment d’injustice, de rancœur, de révolte ne tient pas que dans les modalités d’indemnisation.

Les attentats perpétrés en France ne sont pas des tsunamis, des tempêtes contre lesquels on ne peut rien, et qu’on regarde passer en faisant le dos rond. 

Que fait, en conséquence, le gouvernement ? Les poches des Français pour acheter la paix sociale : une fois le chèque encaissé, n’est-ce pas, on espère que les parents des victimes seront un peu moins prolixes dans les médias. Mais quand une entreprise chargée d’un chantier salope le travail, que le mur se fissure, l’escalier s’effondre et le toit tombe sur la tête des occupants, sans doute les compagnies d’assurance interviennent-elles pour indemniser les victimes, mais elles se retournent aussi sec contre l’entrepreneur véreux. Jusqu’à lui faire déposer le bilan et l’interdire d’exercer… Quand notre gouvernement va-t-il rendre des comptes ? Si des attentats continuent d’être perpétrés, l’assurance auto, habitation va-t-elle s’envoler en proportion, comme l’a fait la CSG ? Tandis que François Hollande, tout affairé à aller décorer les catafalques de sa médaille nationale du pas-de-bol, ne sera pas le moins du monde inquiété ? 

On comprend mieux le peu d’empressement à qualifier les « actes malveillants », les « incivilités de sauvageons », les « coups de folie de déséquilibrés » d’actes terroristes. Pour Nice, le coup du danseur de salsa mélancolique était bien tenté, mais a finalement peu convaincu. 

Justement, Margot, 22 ans, a perdu sa petite fille de deux ans et demi sur la promenade des Anglais. Avec ses parents, elle a déménagé car tout, dans l’appartement, lui rappelait son bébé. Combien lui a donné le Fonds de garantie ? 35.000 ou 45.000 ? Quels sont les critères et le barème ? L’âge ou l’attachement estimé ? 

Ce qui est certain, en revanche, c’est que n’ayant plus d’enfant à charge – la faute à qui ? -, on lui a retiré le RSA. Quand « l’islamiste radical » – comme l’appellent tous les journaux qui connaissent sans doute des islamistes modérés – Farouk Ben Abbes, fiché S et assigné à résidence à Toulouse, continue d’y avoir droit. Et au micro de France 3, elle a exprimé son incompréhension.
Les assurances prémunissent de tout, sauf de la colère des braves gens. Ce gouvernement peut l’apprendre à ses dépens.

Gabrielle Cluzel 

Boulevard Voltaire 

Les commentaires sont fermés.