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vendredi, 21 octobre 2016

La mosquée flambant neuve doit fermer ses portes

 

 

Après un avis défavorable de la commission de sécurité, qui a constaté plusieurs anomalies, Jean-Didier Berger, le maire (LR) a pris un arrêté de fermeture.

Les ennuis commencent à la mosquée de Clamart. Sous le coup d'une interdiction d'ouverture, le lieu de culte flambant neuf — mais inachevé — ne peut plus accueillir les centaines de fidèles qui le fréquentent depuis trois ans. Vendredi, Jean-Didier Berger, le maire de la ville (LR), a pris un arrêté de fermeture fondé sur l'avis défavorable rendu par la commission communale de sécurité, qui a visité les lieux mercredi dernier.

Entre le système de désenfumage, les portes de sécurité incendie, le balisage et les accès de sécurité, les câbles électriques non protégés dans le parking, où s'alignent des tapis de prière et pas des voitures, « de nombreuses anomalies ont été constatées » et l'ensemble est « de nature à compromettre gravement la sécurité du public », indique l'arrêté municipal. Si l'Association des musulmans de Clamart (AMC), qui gère la mosquée, procède aux indispensables transformations, la commission pourra revisiter l'édifice et, le cas échéant, délivrer un avis favorable.

Mais en attendant, l'association va devoir batailler sur un autre volet. Judiciaire cette fois. D'ici la fin de semaine, le maire devrait signaler au parquet de Nanterre les libertés que l'AMC a prises dans la construction même du bâtiment. Concrètement, le permis de construire autorise l'édification de trois étages, mais la mosquée en compte quatre. Quatre étages, c'était bien le projet initial de l'association, qui avait donc déposé un permis modificatif pour ajouter ce niveau. Permis modificatif refusé début 2014. Mais l'étage a tout de même été construit...
 

Le maire de Clamart, qui n'ignorait pas les problèmes que pose la mosquée lorsqu'il s'est installé en mairie en 2014, aura quelque peu traîné avant de prendre les choses en mains. Mais le sujet est sensible, et l'élu s'est attaché à border le dossier avant d'agir. C'est pourquoi la préfecture est dans la boucle. « Dans la période actuelle, je n'ai pas du tout envie de jeter de l'huile sur le feu, réagit Jean-Didier Berger. Mais j'ai été clair avec l'association : si tout le monde est dans la règle, tout le monde est sur un pied d'égalité. »


Un gymnase devrait être ouvert le vendredi


Pour que les fidèles de cette mosquée, qui viennent de tout le sud du 92, ne se retrouvent pas tout à fait à la rue, le maire devrait proposer l'ouverture d'un gymnase le temps de la prière du vendredi, fréquentée par 800 à 1 000 personnes. De son côté, l'AMC a publié un communiqué sur son site pour annoncer que « l'ouverture de la mosquée est reportée ». Son président, Kamal Chemini est resté injoignable mardi. Interrogé voici plusieurs semaines au sujet des travaux inachevés de la mosquée, il avait alors indiqué « ne pas parler aux journalistes ».

Dans la lignée de son prédécesseur, le nouveau préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, suit l'affaire de près. Et pas seulement pour des questions d'urbanisme. Car la mosquée fait l'objet d'une attention particulière des services de renseignement. Elle compte parmi les quelques lieux de culte du département surveillés à cause de la présence de salafistes parmi ceux qui la fréquentent.

 Valérie Mahaut

Le Parisien 

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