Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 21 octobre 2016

Plus que le devoir de réserve, celui d’émettre de graves réserves !

 

 



Les policiers ont manifesté hier à Paris. Ce n’est pas la première fois, mais il s’agissait là d’un mouvement spontané en dehors des organisations syndicales pour exprimer non des revendications mais une exaspération suscitée par le mépris du pouvoir. Une inversion des valeurs amène un policier à avoir infiniment plus peur d’utiliser son arme qu’un délinquant ne craint de le faire.

Un général de la gendarmerie, le troisième dans la hiérarchie, a été « éloigné » à la direction de l’outre-mer en 2013 pour avoir osé dire la vérité. Le général Bertrand Soubelet fait le récit de cette forfaiture de la République dans un livre : Tout ce qu’il ne faut pas dire. À la suite de cette parution, il a été, cette fois, démis de ses fonctions. La réaction d’Alain Juppé fut inconvenante. Il justifia l’éviction du général en disant que celui-ci devait fermer sa gueule ou démissionner, comme un ministre. Autrement dit, un politicien refusait le droit à un militaire d’informer les Français sur la réalité que la caste politique s’évertue à cacher. Cette stupéfiante inversion des valeurs entre la vérité et le mensonge, entre l’oligarchie politicienne et ceux qui ont le devoir de défendre le pays a entraîné une réponse musclée du général Pinard Legry, président de l’Association de soutien à l’armée française : « Un officier général n’est pas un ministre qui passe d’un ministère à un autre souvent sans connaître grand-chose aux matières qu’il est amené à y traiter. » Sa compétence lui dicte le devoir d’informer le pays lorsque des politiques mettent celui-ci en danger.
Ce cas n’est pas un accident isolé. Certes, l’armée doit servir la République, mais elle défend d’abord la nation. Ils peuvent et doivent s’exprimer lorsque le Parlement procède à une réflexion qui appelle leurs informations et leurs conseils. Le fait que l’exécutif punisse un militaire pour avoir été sincère dans cette situation est évidemment un empiétement totalement illégitime sur le pouvoir législatif. Par ailleurs, un général en retraite est un citoyen.
Le fait d’avoir commandé des opérations militaires périlleuses au service d’un pays auquel il a plus qu’un autre consacré sa vie devrait imposer à son égard le plus grand respect. Il n’est pas moins citoyen qu’un autre Français. On serait tenté de dire qu’il l’est davantage que certains. Cela n’a pas été l’avis du sénateur Gilbert Roger, qui s’est permis d’écrire au général de Villiers, chef d’état-major des armées, pour lui demander de « rappeler à l’ordre les militaires retraités qui critiquent la politique menée ». L’ASAF a condamné cette démarche scandaleuse.
 Le général Piquemal, qui manifestait à Calais le 6 février, a été interpellé sans ménagement et mis en garde à vue durant 48 heures. Il sera relaxé à Boulogne le 26 mai, mais les rats de cabinet vont s’acharner : il est mis à la retraite et exclu de la 2e section puis, au mois d’août, lorsque l’opinion publique est sur les plages, il est radié des cadres. La carte d’identité militaire lui est retirée et il n’a plus le droit de porter l’uniforme. Ces décisions humiliantes et disproportionnées à l’encontre de l’ancien patron de la Légion prises par de minables politiciens ne peuvent que soulever la réprobation et le mépris. Lorsqu’une société inverse à ce point les valeurs, c’est évidemment elle qui doit être renversée. Le général exerce son droit de recours. Un comité de soutien est lancé par le général Martinez, coprésident de Volontaires pour la France, qui ne mâche pas ses mots à propos de la politique menée à l’égard de l’islam notamment. Le général Tauzin, qui souhaite se présenter à l’élection présidentielle, a également soutenu Christian Piquemal.
La compétence et le patriotisme appellent les militaires à se dégager d’un prétendu devoir de réserve. On ne peut être complice de la trahison par sa passivité sans trahir soi-même. La grande muette se met à parler !

 Christian Vanneste

Boulevard Voltaire 

Les commentaires sont fermés.