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mardi, 25 octobre 2016

Malaise de la police : ce gouvernement n’apportera pas de réponse

 

 






Alors que les rassemblements spontanés de policiers mécontents se poursuivent, et que le président de la République s’apprête à recevoir leurs syndicats, le désordre s’installe durablement en France. Ici, à La Courneuve, c’est un bus de la RATP qui est incendié. Là, à Montceau-les-Mines, ce sont les gens du voyage qui jouent les coupeurs de routes et les incendiaires, au prétexte que l’un des leurs, emprisonné, n’a pas été libéré assez vite pour aller aux obsèques d’un membre de sa famille. Ailleurs, à Marseille, les règlements de comptes de poursuivent allègrement, renvoyant la cité phocéenne aux grandes heures des années 30.

Dans ce contexte, Jean-Marc Falcone, le directeur général de la police nationale, propose aux policiers une série de mesures qui, croit-il, seront de nature à renvoyer les contestataires dans leurs commissariats. Et, sempiternelles ritournelles, on retrouve dans ces propositions le débat sur la légitime défense, les gardes statiques ou les relations avec la justice. Tous ces sujets, abordés maintes fois par les ministres et les DGPN qui se sont succédé ces dernières années, n’ont jamais trouvé la moindre solution.

Qui peut croire qu’aujourd’hui, un ministre dont les policiers demandent la démission, un DGPN hué par ses hommes ou même un président de la République qui dévisse encore dans les sondages pourront apporter une quelconque réponse ? Personne !
Bien sûr, ils auront l’oreille attentive des syndicats qui viennent de signer un protocole avec l’administration sur l’amélioration des carrières dans la police. Ces derniers s’en trouvent, d’ailleurs, gênés aux entournures. Soutenir les policiers dissidents risquerait de les faire paraître pour d’infâmes ingrats. Soutenir l’administration en ferait des traîtres et les couperait certainement d’une bonne partie de leur base. Dur métier que celui de syndicaliste policier !
Ainsi, les solutions – et il y en a – devront être apportées par la prochaine majorité. Pour cela, des pistes simples et efficaces existent. 

En matière de légitime défense, tout d’abord. Pourquoi ne pas prévoir deux régimes distincts selon que le pays se trouve en situation normale ou en état d’urgence. Dans cette dernière hypothèse, les régimes de la police et de la gendarmerie pourraient être rapprochés. En second lieu, les gardes statiques doivent être privatisées. Il y a belle lurette que cela aurait dû être fait. Cela contribuerait à la création d’emplois dans le privé, et permettrait de dégager du potentiel opérationnel pour les forces de l’ordre. Enfin, les relations police-justice relèvent d’une profonde réforme institutionnelle et législative. C’est le législateur qui doit mettre le juge face à ses responsabilités et à ses devoirs. Par ailleurs, la maison police doit être réorganisée en profondeur afin, notamment, de rétablir une chaîne hiérarchique cohérente, professionnelle et solidaire. De même, tout emploi précaire doit disparaître de cette institution. Il est, aujourd’hui, inconcevable que des jeunes, sous contrat révocable, puissent être écartés de la police après avoir, pendant plusieurs années, servi l’institution et risqué leur vie au service de la collectivité.
 
 Notons, enfin, que le malaise profond qui s’est installé dans la police nationale n’a eu besoin de l’action, en sous-main, d’aucun parti politique. Il est entièrement et exclusivement dû à celles et ceux qui, au gouvernement ces dernières années, se sont montrés incompétents, imprévoyants et irresponsables. 

 Olivier Damien

Boulevard Voltaire 

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