Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 08 novembre 2016

Fraternité : entre fidèles et mécréants ?

 

 






Abdennour Bidar, philosophe musulman (ou musulman philosophe) de son état, invitait chacun, dans Le Parisien du 2 novembre, à aller « au devant des autres » dans le cadre de l’association Fraternité générale, qu’il préside. Cet appel, lancé un an après « les attentats », se veut un cri d’alarme car, dit-il, « la fracture sociale se double aujourd’hui d’une véritable fracture culturelle », illustrées par un « ressentiment vis-à-vis de l’islam » d’un côté, et de l’autre, le sentiment d’être « montré du doigt, rejeté, incompris »

Monsieur Bidar se garde bien d’évoquer les « fractures » spirituelles (sunnisme-chiisme) ravageant l’islam, qui ont leur part dans les 29.611 attentats commis en son nom (au 4 novembre 2016 – évolutif) depuis 15 ans. Les musulmans en seraient les premières victimes, ce qui démontrerait que tout cela n’a « rien à voir avec l’islam ». Du point de vue non musulman, l’équation s’établit donc comme suit : l’islam n’a rien à voir avec l’islam. Si les musulmans se sentent incompris, c’est que l’islam semble ne pas se comprendre lui-même. 

Ainsi, la croisade, moment fondateur de l’agression infidèle contre l’islam, selon ce dernier, alors que les hordes musulmanes bataillaient du côté de Poitiers après avoir envahi l’Espagne (732) trois siècles et demi avant la première d’entre elles (1095). Pauvres musulmans incompris : l’infaillibilité pontificale semble une farce à côté de la leur. Fracture spirituelle interne à l’islam, où règne une guerre spirituelle civile, mais fracture également entre l’islam et tout ce qui n’est pas lui, fracture assumée, écrite en toutes lettres dans ses textes, proclamée (en interne, bien sûr) dans les mosquées modérées de France (pour qui veut bien visiter les sites musulmans traitant du sujet), donc largement contributrice et responsable des fractures passées, présentes et à venir. 

Au lieu de s’inspirer de « l’héritage humaniste de la France », dit encore notre musulman philosophe, « on se désigne les uns les autres en pointant nos différences », ce qui ne fait « qu’alimenter le “eux” et “nous” », se lamente-t-il. J’aimerais porter à sa connaissance les étranges propos suivants qui, bien que confirmant en tous points ce qu’il affirme, désignent clairement la source des fractures. Monsieur Bidar n’est pas sans savoir que Jésus est fils de Dieu pour les chrétiens, et entend le rester pour ces derniers. Voyons ce que dit le site sounna.com à ce sujet : « Les musulmans se désolidarisent également de la voie empruntée par les chrétiens qui se sont égarés dans la compréhension de ce que devraient être vraiment Jésus ainsi que sa mère […] Celui qui croit sciemment que Jésus […] fut tué et crucifié se met en contradiction avec le Coran et celui qui se met sciemment en contradiction avec le Coran devient mécréant » (souligné dans le texte). Vous comprenez le français, Monsieur Bidar ? Les musulmans se désolidarisent des chrétiens égarés, les désignent, pointent la différence.

Et lorsqu’un fidèle angoissé pose la question « Qu’est-ce que la mécréance ? » sur le site de la mosquée de Lyon, on lui répond ce qui suit. La mécréance avec association consiste à adorer [un] « autre que Dieu » (en plus de Dieu) comme par exemple « attribuer à Dieu un fils, une compagne, ou tout autre associé » (chrétiens, par exemple). La mécréance sans association consistant entre autres à : […] « croire qu’une religion autre que l’islam est agréée chez Dieu ». Je vous passe tout ce que dit le Coran sur le sort réservé aux mécréants et retiens ici que « croire qu’une religion autre que l’islam est agréée chez Dieu » fait de moi un mécréant. Votre religion vous interdit une « Fraternité générale » que vous appelez (ou faites semblant d’appeler) de vos vœux. Fraternité incolore, inodore, et sans saveur.

 Silvio Molenaar

Source 

Les commentaires sont fermés.