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mardi, 08 novembre 2016

La Conférence des évêques de France piégée par l’UOIF

 

 





Le conseil permanent de la Conférence des évêques de France a publié, le 13 octobre, une lettre intitulée « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique ». En résumé, ce texte plaide pour une redéfinition du contrat social et du contrat républicain « permettant à tous les Français de vivre ensemble sur le sol du territoire national, ce qui ne semble plus aller de soi ». « Il convient donc pour l’avenir de notre société de redéfinir ce que c’est d’être citoyen français. » Sans être vraiment nommée, c’est bien de la difficulté de l’intégration de l’islam dans la République qu’il s’agit. Pour nos évêques c’est donc la République et la nation qui ont le devoir de s’adapter aux cultures et religions importées, dont l’islam, et non l’inverse.

Devant tant de béatitude, il fallait s’attendre à une récupération par l’islam politique. C’est ainsi que le Conseil théologique musulman de France, celui des « Frères musulmans » de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), a écrit le 1er novembre à la Conférence des évêques de France pour saluer son magnifique plaidoyer du vivre ensemble et lui proposer de jeter les bases des états généraux du vivre ensemble.

Ce qui est intéressant c’est le contenu très politique de cette réponse, qui piège les évêques de France. Pour expliquer notre mal-vivre ensemble sont évoquées : d’abord la violence des conflits dans le monde « qui ne sont pas circonscrits, s’exportent et créent de la méfiance jusque dans les contrées les plus lointaines », que certains jouent « à les attiser à des fins, semble t-il, purement électoralistes »… Ensuite, le conflit en Syrie avec ses migrants qu’il est nécessaire d’accueillir religieusement (surtout s’ils sont musulmans, car rien n’est dit sur les chrétiens d’Orient), « car l’homme est un éternel voyageur ». Merci pour les terroristes infiltrés. Certains de nos responsables politiques sont également stigmatisés, qui manquent aux obligations de leur charge en ne magnifiant pas l’unité des enfants de notre peuple. 

Autrement dit, haro sur ceux qui dénoncent et combattent les dérives de l’islam radical dans notre pays. Mais c’est aussi la faute à Robert Ménard et ses panneaux dénonçant l’invasion des migrants dans sa commune, des états-major russe et américain, dont les déclarations font penser que nous sommes à la veille d’un conflit militaire mondial, et enfin de la laïcité qui n’a pas vocation à lutter contre les religions ni à « régenter la manière de s’accoutrer des Français ». Ce serait « un coup fatal porté à la stabilité et au vivre ensemble ». Nous y voilà, des menaces voilées contre ceux qui voudraient interdire le burkini ou le port du voile islamique dans l’espace public. Non, rien de politique dans tout cela, évidemment. Le conseil permanent de la Conférence des évêques de France se retrouve ainsi mal à l’aise. Soit il répond à cette demande œcuménique et sera taxé de connivence avec les Frères musulmans et de semer la zizanie au sein de l’islam en France, soit il n’y répond pas et sera traité de sectaire et manquant de sincérité, ne considérant pas l’UOIF comme un interlocuteur valable. Dans les deux cas, il est piégé. Politique et religion ne font pas bon ménage. Par ailleurs, nos évêques ne semblent pas vouloir prendre en considération le sondage réalisé le 16 septembre 2016 par l’institut IFOP pour le Journal du dimanche, indiquant que près d’un tiers des musulmans français (28 %) estiment que leurs valeurs sont « incompatibles » avec celles de la République.

 Philippe Franceschi

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