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mardi, 22 novembre 2016

Strasbourg: 4 hommes arrêtés lors d'une « opération antiterroriste »

Quatre hommes ont été arrêtés par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dans la nuit de samedi à dimanche à Strasbourg, dans le cadre d’une enquête antiterroriste, ont annoncé des sources concordantes consultées par l’Agence France-Presse (AFP).

« Des éléments sérieux rendaient nécessaires ces interpellations », a précisé une source proche de l’enquête.
Les quatre personnes interpellées étaient toujours en garde à vue dimanche soir, a confirmé une source judiciaire. Ces arrestations ont été conduites par les hommes de la DGSI dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte il y a quelques jours au parquet antiterroriste, a précisé la source judiciaire.

Le marché de noël menacé?

 

Elles surviennent moins d’une semaine avant l’ouverture, prévue vendredi, du célèbre marché de Noël, qui attire chaque année une foule d’environ deux millions de personnes dans les rues de la capitale alsacienne.

Le préfet d’Alsace, Stéphane Fratacci, a d’ailleurs précisé récemment qu' »en cas d’informations précises et circonstanciées » sur des menaces terroristes, le marché de Noël pourrait être « suspendu ou annulé ».

En 2000, le marché de Noël de Strasbourg avait d’ailleurs fait l’objet d’un projet d’attentat à la bombe, qui aurait visé notamment la cathédrale. En mai 2014, une filière jihadiste avait été démantelée, avec l’interpellation de sept Alsaciens, qui s’étaient rendus en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014. Ils ont été condamnés en juillet à Paris à des peines de six à neuf ans de prison ferme.

La peine la plus lourde a été prononcée contre Karim Mohamed-Aggad dont le frère Foued, qui était du voyage en Syrie, a été identifié comme l’un des kamikazes du Bataclan lors des attentats du 13 novembre 2015.

Une menace jihadiste sans précédent

 

La France est confrontée depuis près de deux ans à une menace terroriste jihadiste sans précédent, qui s’est notamment concrétisée par des attentats en novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts au Bataclan, dans des terrasses de café et devant le Stade de France) et en juillet 2016 à Nice (86 morts). Pour la seule année 2016, près de vingt attentats et projets ont été déjoués en France, selon une source proche du dossier.

Début septembre, la police a notamment arrêté un commando de femmes jihadistes à l’origine d’un attentat avorté à la voiture piégée, retrouvée le 4 septembre non loin de Notre-Dame-de-Paris bourrée de bonbonnes de gaz, et qui préparaient d’après les enquêteurs une autre attaque « imminente » contre une gare parisienne ou de l’Essonne.
« Le terrorisme est là. Et la menace est lourde, je n’ose même pas dire, elle est encore davantage plus lourde aujourd’hui », a affirmé vendredi le Premier ministre Manuel Valls, à l’occasion d’une question sur l’état d’urgence, en vigueur depuis les attentats de novembre 2015.
« Il y a une campagne présidentielle, avec des réunions publiques », et « les batailles décisives » engagées contre l’organisation Etat islamique dans ses fiefs de Mossoul en Irak et de Raqqa en Syrie, auxquelles la France participe au sein de la coalition, a-t-il expliqué pour justifier une prolongations de l’état d’urgence. Enfin, « la menace est là, elle vient de là-bas, de Syrie, d’Irak, mais elle est évidemment dirigée vers nous », a souligné Manuel Valls, rappelant notamment le nombre d’attentats déjoués et d’interpellations dans les réseaux jihadistes.

François Hollande a affirmé le 15 novembre vouloir prolonger l’état d’urgence jusqu’à l’élection présidentielle d’avril-mai 2017.

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